Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, s’attend à une inflation de six pour cent l’année prochaine également. Les gens ne perdent-ils pas peu à peu confiance dans la capacité des banques centrales à maîtriser la situation ?
Interview de Lisa Nienhaus,
Judith Wittwer et Markus Zydra
Cela fait dix mois que Joachim Nagel occupe le poste de président de la Bundesbank. Et ses premiers mois auraient difficilement pu être plus excitants. L’inflation en Allemagne ne cesse d’augmenter, atteignant récemment dix pour cent. Ce sont surtout les prix de l’énergie qui grimpent en flèche. Certes, les banquiers centraux européens s’y opposent désormais en augmentant les taux d’intérêt. Mais de nombreuses personnes perdent confiance dans la capacité de la Banque centrale européenne et de la Bundesbank à maîtriser la situation. La rencontre pour l’interview a lieu dans le quartier des banques de Francfort, dans l’un des plus anciens gratte-ciel de la ville : le Frankfurter Büro Center, haut de 142 mètres. L’ancien siège de la Bundesbank, situé à la périphérie de la ville, est en cours de rénovation pour les prochaines années. Avec 21,5 degrés Celsius sur le thermostat, la salle de réunion est bien chaude.