Friedrich Merz oriente davantage la tête du siège de la CDU vers lui. Le président de la CDU a annoncé lundi que Christoph Hoppe deviendrait le nouveau directeur fédéral. Il remplace Stefan Hennewig, qui avait encore été nommé par Annegret Kramp-Karrenbauer. Hoppe, 59 ans, a de l’expérience en management dans l’industrie aéronautique, de la défense et du rail. Il a notamment dirigé plusieurs filiales d’Airbus et de Thales. Au début de sa carrière, il a travaillé dans le groupe de planification du groupe parlementaire de la CDU/CSU et à la Chancellerie fédérale.
Par ailleurs, Kathrin Degmair devrait être la nouvelle responsable du service de planification stratégique et de communication au siège de la CDU. Âgée de 45 ans, elle vient du Boston Consulting Group et a longtemps travaillé auparavant pour l’ARD. Merz espère que Hoppe et Degmair donneront plus d’élan à la centrale du parti, qu’il a longtemps jugée trop lente.
Christoph Hoppe, directeur fédéral désigné de la CDU, et Kathrin Degmair, future directrice de l’unité de planification stratégique et de communication.
(Photo : Michael Kappeler/dpa)
Le chef de bureau de Merz est parti après quelques semaines
Après son élection à la tête de la CDU en début d’année, Merz avait étonnamment peu changé au siège du parti. Certains avaient déjà interprété cela comme un indice que Merz ne voulait pas seulement placer ses hommes, mais qu’il avait compris que l’on ne pouvait réussir qu’en dépassant les clivages. Qu’il fallait donc aussi intégrer les collaborateurs qui sont venus à la Maison Adenauer sous Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer et Armin Laschet. Mais cette impression était manifestement fausse.
Il semble plutôt que Merz, bien qu’il se soit présenté trois fois à la présidence de la CDU, n’avait à l’époque aucun plan pour savoir avec qui il voulait travailler dans la maison d’Adenauer. Une partie de l’ancienne équipe n’est donc pas restée en place parce que Merz était satisfait d’eux – mais parce que le nouveau chef du parti ne savait pas encore exactement qui il voulait à la place.
Cela n’a pas fait du bien au siège de la CDU ces derniers mois – notamment parce que certaines des rares décisions prises par Merz se sont avérées être de mauvaises décisions. Sa nouvelle directrice de bureau, Andrea Verpoorten, a quitté la maison d’Adenauer après seulement quelques semaines. Et son successeur a lui aussi déjà perdu son poste.
Il n’y a pas d’organigramme clair
En outre, les responsabilités exactes au siège du parti ne sont toujours pas claires. Merz a par exemple fait venir l’ancien secrétaire d’État à l’Intérieur Markus Kerber à la Maison Adenauer. C’est généralement considéré comme une bonne décision – mais il est difficile de savoir exactement de quoi Kerber sera responsable au siège de la CDU, aux côtés du secrétaire général Mario Czaja, de la secrétaire générale adjointe Christina Stumpp, du directeur fédéral et du chargé du programme fondamental Carsten Linnemann. Il n’y a pas d’organigramme clair.
Au sein de la CDU, certains se demandent déjà avec malice comment quelqu’un qui n’a même pas réussi à organiser le siège du parti veut gouverner l’Allemagne.
Merz a reconnu un peu les problèmes lundi, du moins indirectement. « Nous allons maintenant intensifier le travail, en particulier au sein du parti », a déclaré le chef de la CDU. Cette année, il a d’abord fallu mettre en place le groupe parlementaire au Bundestag « comme une opposition efficace », ce qui a été fait. Ensuite, nous avons dû affronter quatre élections régionales, ce qui a été au moins à moitié réussi. Maintenant, nous allons « renforcer le travail politique de la CDU ». C’est dans ce contexte que s’inscrivent les nouvelles nominations. Avec Degmair et Hoppe, on a « gagné deux excellentes personnalités dirigeantes pour la CDU », tous deux sont des « bâtisseurs de ponts et des faiseurs focalisés sur l’équipe ». Avec le nouveau directeur fédéral, on va « moderniser encore une fois les structures » au siège de la CDU.
Hoppe et Degmair devront également s’occuper du « positionnement stratégique de la CDU ». Cela ne devrait pas être facile. Les analyses de la défaite électorale en Basse-Saxe montrent que beaucoup ne savent même plus ce que représente le parti. Et son nouveau programme de base, avec lequel la CDU veut donner des réponses, ne devrait être prêt qu’en 2024.