Le chef du BSI doit être révoqué

Le chef de l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information, Schönbohm, est sous le feu des critiques – en raison de ses liens avec une association qui aurait des contacts avec les services secrets russes. Il devrait désormais perdre son poste.

La ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, a l’intention de révoquer prochainement le président de l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information (BSI), Arne Schönbohm. C’est ce qu’a appris le Studio de la capitale de l’ARD de sources gouvernementales – auparavant, le « Handelsblatt » et le « Bild » avaient rapporté la nouvelle.

Schönbohm est sous le feu des critiques en raison de ses possibles contacts avec les milieux du renseignement russe par le biais de l’association controversée « Cyber-Sicherheitsrat Deutschland ». Les liens de Schönbohm avaient été évoqués auparavant par Jan Böhmermann dans l’émission « ZDF Magazin Royale ».

Le chef du BSI a été le président fondateur de l’association. Celle-ci est notamment critiquée en raison de l’adhésion de l’entreprise berlinoise de cybersécurité Protelion. Jusqu’à fin mars, l’entreprise opérait sous le nom d’Infotecs GmbH. Il s’agit d’une filiale de l’entreprise de cybersécurité russe O.A.O.Infotecs qui, selon les informations du réseau de recherche « Policy Network Analytics », a été fondée par un ancien collaborateur des services de renseignement russes KGB.

Le fait que l’association se soit présentée à certaines occasions comme une prétendue institution étatique a également suscité des critiques. Le journal avait déjà évoqué ce sujet, ainsi que les contacts avec les services secrets russes. ARD-magazine Contrastes a déjà fait l’objet d’un reportage en 2019.

Pas de licenciement possible

En raison des dispositions du droit de la fonction publique, Faeser ne peut pas simplement licencier Schönbohm – elle doit trouver un nouveau poste pour le chef des autorités. Parallèlement, un successeur sera recherché le plus rapidement possible, a-t-on appris. Un rendez-vous public commun à Faeser et Schönbohm était initialement prévu jeudi : la présentation du nouveau rapport de situation du BSI. Cette présentation n’aura finalement pas lieu comme prévu.

Selon des informations de l’agence de presse dpa, le ministère de l’Intérieur serait depuis longtemps mécontent du rôle de Schönbohm au sein du Conseil de cybersécurité et de ses relations avec celui-ci. Les nouvelles accusations et la visite de Schönbohm lors du dixième anniversaire de l’association ont apparemment fait déborder le vase.

Anke Domscheit-Berg, porte-parole pour la politique numérique du groupe de gauche au Bundestag allemand, a déclaré sur Twitter qu’elle avait demandé que la commission numérique se penche sur le sujet mercredi prochain. Ce que Jan Böhmermann a rendu public en termes de liens entre les services de renseignement russes, « une association de cybersécurité douteuse, ses membres ainsi que le BSI » est inconcevable.