Le changement climatique pourrait coûter 900 milliards

Des scientifiques ont calculé plusieurs scénarios concernant les conséquences financières du changement climatique en Allemagne. Les pertes de récoltes ou les dommages causés aux bâtiments pourraient ainsi engendrer des coûts allant jusqu’à 900 milliards d’euros.

Selon une étude récente, le changement climatique pourrait coûter jusqu’à 900 milliards d’euros à l’Allemagne d’ici le milieu du siècle. C’est la conclusion d’une étude présentée par les ministères fédéraux de l’Environnement et de l’Économie et de la Protection du climat.

Selon l’étude, les coûts pourraient résulter de pertes de rendement dans l’agriculture, de dommages aux bâtiments et aux infrastructures suite à de fortes pluies, des inondations ou des pénuries internationales de produits intermédiaires et de matières premières. A cela s’ajoutent, selon le ministère de l’Environnement, des atteintes à la santé, des décès dus à la chaleur et aux inondations, la pollution des écosystèmes, la perte de biodiversité ainsi que la diminution de la qualité de vie.

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Kirsten Girschick, ARD Berlin, tagesschau 20:00, 6.3.2023

« Les résultats de l’étude montrent que nous devons prendre très au sérieux une protection ambitieuse du climat. Sinon, nous risquons de faire supporter aux générations futures des coûts de dommages élevés », a souligné le secrétaire d’État parlementaire au ministère de l’Économie, Stefan Wenzel (Verts).

Une étude examine trois scénarios

Dans ce document, l’Institut für ökologische Wirtschaftsforschung (IÖW), la Gesellschaft für Wirtschaftliche Strukturforschung (GWS) et Prognos AG passent en revue différents scénarios pour la période de 2022 à 2050. Trois scénarios sont étudiés sur la base des données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) : Selon ceux-ci, les coûts pourraient atteindre 280 milliards d’euros d’ici 2050 en cas de changement climatique « faible », 530 milliards d’euros en cas de changement climatique « moyen » et jusqu’à 910 milliards d’euros en cas de changement climatique « fort ».

Selon les modèles, les coûts annuels moyens dus à des événements extrêmes tels que la chaleur et les inondations des 20 dernières années seraient multipliés par une fois et demie à cinq par an jusqu’en 2050. Pour l’année 2050, cela signifierait une perte du produit intérieur brut de 0,6 à 1,8 pour cent. Ainsi, même dans le scénario le plus favorable, l’économie se contracterait si aucune mesure n’était prise pour s’adapter au réchauffement climatique.

Des mesures peuvent réduire fortement les coûts

Les auteurs de l’étude soulignent toutefois que les mesures d’adaptation pourraient réduire fortement les coûts – en cas de changement climatique faible, les coûts pourraient être complètement évités, en cas de changement climatique moyen, il serait possible de réduire les dommages de 110 milliards d’euros et en cas de changement climatique fort, de 350 milliards d’euros.

Selon ce rapport, le stockage de carbone dans le sol, par exemple, peut réduire les gaz à effet de serre en préservant les forêts ou les tourbières et contribuer à l’adaptation aux conséquences du changement climatique. Lors de la présentation de l’étude à Berlin, la secrétaire d’État à l’environnement Christiane Rohleder a souligné que la protection du climat était la « toute première tâche d’adaptation ». Plus on pourra réduire les émissions, moins il y aura de dégâts.

La somme pourrait être encore plus élevée

En même temps, les valeurs calculées représentent, selon la présentation des auteurs, des limites inférieures, car toutes les conséquences du changement climatique ne peuvent pas être mesurées en termes de coûts et représentées dans le modèle. S’y ajoutent par exemple la perte de qualité de vie et de biodiversité ainsi que les décès. « Il faut donc s’attendre à ce que les coûts du changement climatique soient encore bien plus élevés que ceux calculés par les scénarios dans le contexte du modèle », peut-on lire dans l’étude.

Les résultats ne doivent pas être considérés comme des prédictions, mais doivent donner une idée de ce qui pourrait se passer dans certaines hypothèses.

La loi sur l’adaptation au changement climatique est en préparation

La secrétaire d’État Rohleder a également attiré l’attention sur le projet de loi sur l’adaptation au climat du gouvernement fédéral, qui vise à mettre en œuvre une adaptation préventive au climat. Le projet de loi sera prochainement soumis à l’approbation des ministères.

Elle a également souligné que la loi fondamentale n’autorisait pas encore le financement commun des coûts économiques liés au changement climatique par l’État fédéral, les Länder et les communes. Elle a plaidé pour une modification de la loi fondamentale afin de l’ancrer en tant que dépense commune.