Rhénanie-Palatinat : le ministre de l’Intérieur Lewentz démissionne – Politique

Tout s’est finalement passé très vite, à la fin, le ministre de l’Intérieur Roger Lewentz (SPD) n’a pas eu besoin de beaucoup plus qu’une phrase : « Aujourd’hui, j’assume la responsabilité politique des erreurs commises dans mon domaine de responsabilité ». Quelques minutes plus tard, la conférence de presse était terminée – et le ministre de l’Intérieur avait donné sa démission.

Roger Lewentz était critiqué depuis des semaines pour son comportement lors de la nuit des inondations dans la vallée de l’Ahr. A l’époque, 134 personnes étaient mortes et plus de 700 avaient été blessées. Des personnes se noyaient encore après minuit à l’embouchure, alors que la catastrophe était déjà plus que manifeste en début de soirée sur le cours supérieur de l’Ahr, à Schuld, Insul, Dümpelfeld.

Lewentz a envoyé un SMS à Malu Dreyer – à 0h58

La critique : Roger Lewentz aurait pu reconnaître l’ampleur du phénomène et agir. Il aurait pu faire en sorte que le Land prenne en charge la protection contre les catastrophes des districts et que la cellule de crise du gouvernement du Land soit convoquée. Il aurait pu faire réveiller la ministre-présidente Malu Dreyer (SPD). Au lieu de cela, il lui a envoyé un SMS à 0h58 : « La situation s’aggrave (…) il peut y avoir / il y a eu des morts ».

Roger Lewentz a toujours dit qu’il ne disposait pas d’un « tableau complet de la situation » pendant la nuit. Il était parti du principe qu’il s’agissait d’une « inondation ponctuelle ». L’ampleur de la catastrophe ? Pour lui, elle n’était justement pas visible. Mais ces derniers jours, des documents ont été rendus publics qui contredisent ses déclarations. Ils montrent que son ministère disposait d’informations précises.

Il y a d’abord eu des vidéos prises par un hélicoptère de la police entre 22h14 et 22h42 : des villages sont inondés, l’eau s’écrase contre les pignons des maisons. La police de Coblence a expliqué le fait que ces vidéos n’apparaissent que maintenant, 14 mois après les inondations, par une « erreur de documentation ».

« Des erreurs, mais pas de dissimulation », dit Lewentz

Le rapport de situation des pilotes d’hélicoptère a ensuite été rendu public. Ils y écrivent que les inondations ont eu des « conséquences dramatiques », « de nombreux habitants ne pouvaient plus se faire remarquer que par des lampes de poche (signalisation SOS) ». Le rapport avait été envoyé à 0h53 au centre de situation du ministère de l’Intérieur. Et puis, en début de semaine, un mail de la police de Coblence est apparu, reçu vers 1h49 au centre de situation du ministère de l’Intérieur. Il décrit lui aussi la catastrophe.

Lewentz a toujours souligné que ni les vidéos de l’hélicoptère, ni le rapport de situation, ni le mail ne lui étaient parvenus dans la nuit. Mais pourquoi pas ? Lors de sa démission mercredi, il a déclaré que des erreurs avaient certainement été commises, « des erreurs, mais pas des dissimulations ».

Pour la ministre-présidente Malu Dreyer (SPD), cette démission est fatale. Lewentz était déjà en poste lorsqu’elle a emménagé à la chancellerie en 2013, les deux se font confiance. En juillet encore, elle avait déclaré à la radio Südwestrundfunk qu’elle le soutenait « sans réserve ». Puis les vidéos de l’hélicoptère sont apparues, le rapport de situation, l’opposition a exigé le licenciement de Lewentz – Dreyer a refusé. Ce n’est que lorsque le mail est devenu public que la ministre-présidente a pris ses distances. La chancellerie a déclaré qu’elle attendait que « les questions en suspens soient clarifiées par le ministre de l’Intérieur ».

Mercredi, Malu Dreyer a annoncé qu’elle annoncerait dans les prochains jours qui succéderait à Lewentz au ministère de l’Intérieur.