Nouvelle défaite pour la Russie : le pont de Crimée s’effondre après une explosion

Tôt samedi matin, au moins une explosion s’est produite sur le pont de Kertch. Le pont relie la péninsule annexée de Crimée à la Russie.

Il n’y aurait pour l’instant aucun blessé, selon un conseiller des dirigeants de Crimée. Des vidéos montrant une section du pont en feu circulent toutefois sur les médias sociaux.

Le président russe Vladimir Poutine a ordonné la mise en place d’une commission d’enquête sur les causes de l’incendie, a déclaré samedi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence Interfax.

Après une explosion et un grave incendie sur le pont de Crimée entre la Russie et la péninsule de la mer Noire annexée par Moscou, les dégâts sur les voies et sur la chaussée sont massifs. Les médias proches du Kremlin ont publié des vidéos montrant une chaussée détruite et des morceaux d’autoroute tombés dans l’eau. Sur la voie ferrée voisine, on peut voir plusieurs wagons brûlés d’un train de marchandises qui auraient transporté du diesel. Le ministère russe de la Protection civile a annoncé samedi que l’incendie avait été éteint. Selon les informations officielles, il n’y a pas eu de blessés.

Le comité national d’enquête russe a fait savoir que, selon des données provisoires, un camion avait explosé samedi matin sur la voie automobile du pont de Crimée. Le véhicule venait de Russie continentale et se dirigeait vers la ville côtière de Kertch en Crimée. L’explosion aurait provoqué l’incendie de sept citernes du train de marchandises remplies de carburant. Des parties de la voie de circulation se sont alors effondrées. Les autorités n’ont pas expliqué comment un seul camion avait pu causer des dommages d’une telle ampleur.

La Russie a déjà averti qu’elle tirerait sur le pont de Crimée et a menacé de contre-attaquer

Le contexte : dernièrement, la région de Kertch, qui jouxte directement le pont en Crimée, a été le théâtre d’incidents répétés avec des drones qui ont explosé. L’Ukraine, qui s’oppose à une guerre d’agression de la Russie depuis fin février, a annoncé à plusieurs reprises vouloir récupérer la Crimée. Le commandement militaire à Kiev a également annoncé un bombardement des installations du pont dès que les armes lourdes fournies par l’Occident seraient disponibles à cet effet. De son côté, la Russie a souligné qu’une attaque sur le pont constituerait un franchissement clair de la ligne rouge. L’appareil du pouvoir à Moscou a menacé d’attaquer les centres de commandement à Kiev dans le cas d’une telle situation.

Selon le Kremlin, le président russe Vladimir Poutine a ordonné la mise en place d’une commission chargée d’éclaircir les tenants et aboutissants de l’incident. Les autorités de Crimée ont annoncé que le trafic serait assuré par des ferries et par le corridor terrestre occupé en dernier lieu par l’Ukraine. Il n’y a pas de risque de pénurie d’approvisionnement, a-t-on appris à Simferopol, la capitale de la Crimée. Le chef du Parlement de Crimée, Vladimir Konstantinov, a déclaré que des « vandales ukrainiens » avaient endommagé le pont. Le ministère russe de l’énergie a fait savoir que l’approvisionnement en carburant était également assuré, malgré le diesel brûlé.

Avec ses 19 kilomètres de long, le pont de Crimée, qui comporte une autoroute et, à côté, une voie ferrée, est considéré comme le plus long ouvrage d’Europe. Le chef du Kremlin Poutine l’avait lui-même inauguré en 2018 et avait également pris un train. Les trains de passagers circulent depuis fin 2019, les trains de marchandises depuis l’été 2020.

avec DPA/jel