Les stations-service françaises tombent en panne d’essence – une des raisons en est que les automobilistes viennent d’Allemagne.

Les stations-service françaises sont actuellement plongées dans le chaos. Deux raisons expliquent cette pénurie d’essence et de diesel qui touche particulièrement le nord et les régions frontalières.

D’une part, le rabais à la pompe accordé par l’État a déclenché un véritable « tourisme de l’essence » en provenance des localités frontalières environnantes. Les automobilistes allemands, en particulier, se sont tournés vers les stations-service françaises après l’expiration du rabais à la pompe dans ce pays fin août.

Parallèlement, les salariés du groupe pétrolier TotalEnergies sont en grève depuis maintenant deux semaines, paralysant ainsi de nombreux postes. Parallèlement, le manque de volonté de négocier de la part de la direction ne semble pas laisser entrevoir d’amélioration.

Le chaos règne actuellement dans les stations-service françaises. Selon les médias, la raison en est une pénurie d’essence et de diesel qui touche désormais près de 20 pour cent des stations. Le nord de la France et les régions frontalières sont particulièrement touchés. La ministre française de l’Energie Agnès Pannier-Runacher avait pourtant annoncé la semaine dernière la libération de quelques réserves de carburant, comme le rapporte le « Frankfurter Allgemeine Zeitung » (FAZ). Cela prendra quelques jours.

D’ici là, les habitants français doivent continuer à prendre leur mal en patience. De nombreuses stations-service ont déjà dû fermer – et de longues files d’attente se forment devant celles qui sont encore ouvertes. La crise a deux causes : D’une part, elle est la conséquence du rabais à la pompe accordé par l’Etat, d’autre part, les grèves du groupe pétrolier français TotalEnergies ont paralysé de nombreux postes.

Le gouvernement français avait initialement introduit la remise nationale à la pompe en avril pour renforcer le pouvoir d’achat et l’a augmentée le mois dernier de 18 à 30 centimes par litre de carburant. Selon un rapport du « FAZ », le prix du litre d’essence E10 est ainsi parfois tombé à seulement 1,50 euro. Les automobilistes des régions frontalières en Allemagne et en Belgique s’en sont également aperçus et n’ont pas voulu laisser passer les prix bon marché face à l’explosion des coûts du carburant dans leur propre pays – la conséquence en est une sorte de tourisme de l’essence ainsi que des achats en masse. Les Allemands, en particulier, se sont tournés vers les stations-service françaises après l’expiration, fin août, de la remise sur les prix à la pompe dans leur pays.

A cela s’ajoute le fait que les employés des raffineries du groupe énergétique TotalEnergies sont en grève depuis environ deux semaines et que la production est réduite, voire paralysée. Le syndicat CGT exige dix pour cent d’augmentation de salaire et prévoit de poursuivre le blocage jusqu’à ce que la direction accepte d’entamer des discussions. Mais pour l’instant, selon un porte-parole, c’est encore le « silence radio » complet entre les parties. TotalEnergies, qui est le plus touché par la crise parmi tous les fournisseurs, a de plus en plus recours à des carburants importés face aux pénuries.

LH