Les pannes de Starlink compliquent l’offensive de l’armée ukrainienne – Politique

Alors que l’armée ukrainienne a réussi ces dernières semaines à reconquérir des territoires occupés par les Russes dans le sud et l’est de l’Ukraine, les soldats semblent rencontrer d’importants problèmes avec le réseau satellitaire à haut débit Starlink a eu. Selon les Financial Times la connexion à Starlink a été interrompue dans certaines régions alors que les Ukrainiens opéraient dans la zone de front et tentaient de pénétrer dans un territoire contrôlé par la Russie. Selon le FT, qui cite un fonctionnaire du gouvernement ukrainien, certaines de ces pannes ont entraîné une perte de communication « catastrophique ». Les régions méridionales de Kherson et de Zaporijjia auraient été touchées, mais aussi la ligne de front à l’est de Kharkiv, Donetsk et Louhansk.

L’entreprise américaine Space-X avait envoyé au printemps suivant le début de la guerre plusieurs milliers de terminaux pour le système Starlink en Ukraine, offerts par Space-X, mais également financés par le gouvernement américain et des organisations privées. Les terminaux devaient permettre aux Ukrainiens de disposer d’un réseau Internet rapide sur l’ensemble du territoire grâce à un réseau haut débit aussi sécurisé que possible. Cela leur permet de communiquer, de piloter des drones et d’avoir une vue d’ensemble de la situation grâce à des images satellites.

Les pannes de Starlink ont à leur tour donné lieu à des spéculations selon lesquelles le patron de Space-X, Elon Musk, aurait temporairement coupé l’accès aux satellites parce qu’il voulait éviter que des soldats russes puissent également y avoir accès dans des phases décisives de la guerre. Space-X et les troupes ukrainiennes devraient donc mieux se coordonner, aurait déclaré le coordinateur de la fondation Prytula selon des informations du FT. Cette fondation, privée selon ses propres dires, a son siège en Pologne et soutient l’armée ukrainienne. « Ce qui se passe sur le champ de bataille est secret », avait tweeté Musk à propos de l’intervention de Starlink en Ukraine.

D’autre part, il y a une semaine, il avait suscité l’indignation en donnant sur Twitter l’avis de ses followers sur une nouveau référendum sous la supervision de l’ONU dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie. Alors que le président Volodimir Selenskij a réagi sur Twitter en disant voter à la question de savoir si l’on préférait un Elon Musk qui soutient l’Ukraine ou un Elon Musk qui est du côté de la Russie, l’ambassadeur ukrainien Andrij Melnyk, qui est encore en poste pour une semaine, a réagi de manière un peu moins diplomatique. « Le seul résultat, c’est que maintenant aucun Ukrainien n’achètera votre foutue Tesla. Alors bonne chance à vous », a tweeté il s’indigne et en a remis une couche« Allez vous faire foutre, c’est ma réponse très diplomatique à vous ».

Musk : « De toute évidence, nous sommes pour l’Ukraine »

Musk a rejeté toute prise de position en faveur de la Russie ainsi que l’accusation de vouloir gagner de l’argent avec la guerre en Ukraine. de gagner de l’argent, ce dernier serait tout au plus valable pour une petite partie des terminaux : Space-X paierait plus de 100 millions de dollars de sa poche d’ici la fin de l’année pour le système Starlink qu’elle a donné. « Notre soutien à la Russie est de zéro dollar. De toute évidence, nous sommes pour l’Ukraine », a-t-il tweeté et a également justifié sa proposition d’organiser un nouveau référendum dans les territoires annexés de l’Ukraine. « La tentative de reprendre la Crimée entraînera des morts massives, échouera probablement et risquera de provoquer une guerre nucléaire. Ce serait terrible pour l’Ukraine et pour la planète ». Il est un grand fan de l’Ukraine, mais ne veut pas d’un troisième guerre mondiale.

Le fait qu’un milliardaire, Elon Musk, puisse actuellement décider à l’échelle mondiale si une région isolée sera ou non couverte par l’Internet à haut débit suscite de plus en plus de critiques. C’est pourquoi le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton souhaite mettre en place au milieu de la décennie un réseau satellitaire européen indépendant à large bande pour les autorités de sécurité, les entreprises et les citoyens, dont le concept est en cours de développement.

Space-X aura toutefois d’autres concurrents à plus ou moins long terme : La société anglo-indienne Oneweb a déjà lancé quelque 400 satellites pour mettre en place un réseau à large bande pour l’Internet depuis l’espace, Amazon prévoit une constellation similaire sous le nom de Kuiper. Mais le système Starlink de Space-X n’est pas encore prêt non plus. Les Californiens ont certes déjà mis en orbite quelque 3450 satellites, mais ils prévoient d’en lancer au moins 12 000 dans un premier temps.