Biden et Poutine se disent prudemment prêts à discuter – Politique

Le président américain Joe Biden s’est adressé indirectement au président russe Vladimir Poutine pour la deuxième fois en l’espace de quelques jours et n’a pas exclu une discussion en marge de la prochaine réunion du G20. Biden a déclaré qu’il ne s’opposerait pas à un échange concernant par exemple la basketteuse américaine Brittney Griner, emprisonnée en Russie. « S’il (Poutine, ndlr) pendant le G 20 venait et disait qu’il voulait parler de la libération de Griner, je le rencontrerais ».

La remarque de Biden a immédiatement déclenché des spéculations sur l’ouverture de pourparlers pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Elle avait été précédée d’une offre du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui avait laissé entrevoir la possibilité d’un entretien à la télévision d’Etat russe – l’offre devant toutefois émaner des Etats-Unis.

Biden n’a pas directement pris en compte cette remarque, mais a clairement indiqué dans son interview à la chaîne CNN qu’il envoyait constamment des messages à Poutine. Sa dernière remarque sur le danger d’un « Armageddon nucléaire » aurait été adressée au président russe. Selon les informations de la SZ, au-delà des signaux publics, peu de choses ont bougé sur le front diplomatique. Ni les Etats-Unis et la Russie n’ont établi un canal de discussion, ni Washington et les autres alliés occidentaux ne poussent Kiev à négocier. « Le moment est encore loin d’être venu », dit-on dans les milieux diplomatiques.

Poutine lui-même a également parlé de dialogue, mais dans le contexte de la centrale nucléaire contestée de Zaporizhia, profitant de la visite du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, qui a de nouveau insisté sur la création d’une zone de protection et a obtenu de Poutine une rencontre personnelle. La rencontre à Saint-Pétersbourg a été diffusée à la télévision nationale russe. Poutine y est cité avec cette phrase très générale : « Nous serons heureux de discuter de toutes les questions d’intérêt commun ou de celles qui suscitent des inquiétudes, par exemple la situation autour de la centrale nucléaire ».

Ce qui est remarquable dans les déclarations de Biden, c’est qu’il a indiqué qu’il considérait Poutine comme un « acteur rationnel », même s’il avait fait des calculs lors de l’invasion de l’Ukraine. Le président américain a également précisé qu’il n’était pas prêt à négocier l’intégrité territoriale de l’Ukraine. « Ni moi, ni personne d’autre ne sommes prêts à négocier avec la Russie sur ce qu’elle reste en Ukraine ou si elle va garder une quelconque partie de l’Ukraine ». Un entretien avec Poutine dépendrait donc de « ce dont il veut parler exactement ».

Parallèlement à ces signaux, l’alliance occidentale du G7 et l’OTAN se sont montrées fermement décidées à soutenir l’Ukraine dans cette guerre « aussi longtemps qu’il le faudra ». Pour la première fois, le G7 s’est toutefois aussi rapproché d’une solution politique de paix dans son communiqué. « Aucun pays ne veut la paix plus que l’Ukraine », pouvait-on lire après la réunion initiée par l’Allemagne. « En solidarité avec l’Ukraine, les dirigeants du G7 saluent la volonté du président Selenskij de parvenir à une paix juste ».