Après un sabotage : le Danemark autorise les opérateurs de Nord Stream à enquêter sur un gazoduc endommagé, révèle un document interne

Le ministère danois de l’énergie autorise Nord Stream AG à examiner les endroits endommagés de ses pipelines. C’est ce qui ressort d’un document que Business Insider s’est procuré.

En novembre, les pipelines Nord Stream 1 et 2 ont été gravement endommagés par des explosions. Aucune enquête commune n’a été menée à ce jour.

La raison pour laquelle Nord Stream AG veut maintenant enquêter sur les sites n’est pas claire. Aux dernières nouvelles, l’entreprise a annoncé qu’elle ne souhaitait pas remettre les pipelines en service.

En septembre, plusieurs explosions ont secoué la mer Baltique. Il est rapidement apparu que les pipelines Nord Stream 1 et 2 avaient été endommagés intentionnellement. Il s’agit d’un acte de sabotage. Toutefois, on ne sait pas encore qui est à l’origine de ces explosions. L’enquête ne se déroule pas non plus sans heurts, car les pays impliqués, le Danemark, la Suède et l’Allemagne, ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une enquête commune. Il n’a pas encore été possible de déterminer qui est responsable du sabotage de l’important pipeline.

Tant l’Allemagne, la Suède que le Danemark ont chacun enquêté sur le site. Mais outre les Etats, l’exploitant, Nord Stream AG, veut également enquêter sur le pipeline et a demandé à cet effet aux autorités correspondantes au Danemark. Un document obtenu par Business Insider montre que Nord Stream AG est autorisé par le ministère danois de l’énergie à mener une enquête de dix jours jusqu’en mai. Elle a demandé cette autorisation le 9 décembre.

Des intentions peu claires

En novembre déjà, Nord Stream AG s’était vu accorder une petite enquête. Des appareils spéciaux doivent désormais prélever des échantillons du fond marin, en prélude à d’autres études plus importantes. Ce que Nord Stream AG entend faire avec ces analyses n’est pas clair. L’entreprise n’a pas encore répondu à une demande de Business Insider. Le ministère danois de l’énergie n’a pas non plus fait de commentaires.

Cette décision est toutefois surprenante. En effet, il y a quelques jours encore, Nord Stream AG annonçait vouloir mettre un terme aux projets de pipelines. Les spéculations allaient bon train sur une réparation des pipelines, mais l’entreprise a en fait clairement rejeté cette idée.

Le Danemark revendique les données collectées

Il ne s’agit probablement pas pour l’entreprise d’élucider la question du coupable. Nord Stream AG appartient à 51 pour cent au groupe public russe Gazprom, d’autres parts sont détenues par des entreprises énergétiques européennes, dont par exemple Eon.

Le Danemark semble toutefois vouloir à tout prix utiliser lui-même les données collectées lors de la mission de recherche. Les recherches ont été autorisées à condition que le ministère danois de la Défense ait accès à toutes les données, peut-on lire dans le document.

Le gazoduc Nordstream 1 approvisionnait l’Allemagne en gaz russe jusqu’à l’été 2022. Mais avant même l’acte de sabotage, la Russie réduisait régulièrement ses livraisons. Depuis, l’Allemagne mise surtout sur l’importation de Norvège et construit à toute vitesse ses propres terminaux de GNL pour pouvoir importer du gaz liquide. L’Allemagne ne dépend plus du gaz russe.