Nouvelle alerte aérienne dans tout le pays

Des missiles russes auraient à nouveau été tirés sur des cibles ukrainiennes et des drones de combat auraient été utilisés. Selon Kiev, une école a également été touchée. Le bureau des droits de l’homme de l’ONU parle de possibles crimes de guerre.

Les autorités ukrainiennes ont signalé de nouvelles attaques de missiles et de drones de combat russes dans plusieurs régions. Une alerte aérienne a été déclenchée dans tout le pays. Les autorités ukrainiennes ont notamment indiqué que Zaporizhia, dans le sud du pays, avait été la cible de missiles. Celles-ci ont touché une école, un établissement médical et des bâtiments résidentiels, a indiqué le secrétaire du conseil municipal, Anatolij Kurtew, cité par l’agence de presse AP.

Selon la protection civile, à laquelle l’agence se réfère également, douze missiles S-300 ont frappé des établissements publics, provoquant un incendie généralisé. De nombreux Ukrainiens, qui avaient ignoré les sirènes régulières dans le passé, se seraient tout de même rendus dans des abris face aux attaques russes de lundi.

Pompiers travaillant à l’extinction d’une attaque de missiles russes à Zaporizhia le 11 octobre.

Image : via REUTERS

Confirmation de blogueurs militaires russes

Des explosions ont également eu lieu dans les environs de la capitale Kiev et dans la région de Khmelnytsky, et la défense aérienne est intervenue, ont annoncé les services officiels. La région de Dnipropetrovsk aurait également été attaquée. Selon l’agence de presse dpa, des blogueurs militaires russes proches du Kremlin ont confirmé les tirs massifs de missiles sur l’Ukraine.

Les médias ukrainiens ont rapporté que 20 missiles s’étaient abattus mardi matin. La veille, les autorités ukrainiennes avaient recensé plus de 80 attaques russes. Nombre d’entre elles avaient été déjouées par la défense aérienne. Dix-neuf personnes auraient perdu la vie.

Bureau des droits de l’homme de l’ONU : il pourrait s’agir de crimes de guerre

Selon une première évaluation du Bureau des droits de l’homme de l’ONU, les récentes attaques russes en Ukraine pourraient constituer des crimes de guerre. Cibler des civils ou des infrastructures telles que des centrales électriques, dont les gens ont besoin pour survivre, est interdit par le droit humanitaire international, a déclaré une porte-parole du bureau à Genève.

« Les lieux et l’heure des attaques – alors que les gens allaient travailler ou emmenaient les enfants à l’école – sont particulièrement choquants », a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani. Douze entreprises énergétiques et d’autres infrastructures importantes ont été touchées, a-t-elle ajouté.

Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a appelé la Russie à s’abstenir de toute nouvelle escalade et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les civils et éviter d’endommager les infrastructures civiles.

Situation actuelle en Ukraine : la Russie poursuit ses attaques de missiles à grande échelle

tagesschau 20:00, Vassili Golod, ARD Kiev, 11.10.2022

Onze chefs d’État de l’OTAN veulent traduire des responsables en justice

Les présidents de onze pays de l’OTAN en Europe centrale et orientale ont également condamné fermement les récentes attaques de missiles russes contre l’Ukraine. « Au nom de nos Etats, nous demandons que la Russie cesse immédiatement ses attaques contre des cibles civiles. Nous ne relâcherons pas nos efforts pour traduire en justice les responsables des crimes commis aujourd’hui », ont-ils déclaré dans une déclaration commune. Elle a été signée par les chefs d’État de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Macédoine du Nord, du Monténégro, de la Roumanie, de la Hongrie, de la Slovénie et de la Slovaquie.

Dans leur déclaration, les chefs d’État ont également rappelé que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ne sont soumis à aucun délai de prescription et relèvent de la compétence des tribunaux du monde entier.

Dans le cadre de la guerre, le Kremlin avait également menacé à plusieurs reprises et de manière indirecte d’utiliser des armes nucléaires. « Nous considérons comme inacceptable toute menace d’utilisation d’armes nucléaires par des représentants russes. Dans ce contexte, nous réaffirmons notre engagement à protéger nos pays et nos alliés », écrivent encore les onze chefs d’Etat.