L’excédent des exportations de l’Allemagne a augmenté de manière surprenante en janvier, atteignant 16,7 milliards d’euros, son plus haut niveau depuis deux ans.
Ce retour en force reflète avant tout les prix plus avantageux des importations d’énergie de l’Allemagne. Mais les exportations ont également connu une forte hausse.
Suite à la guerre en Ukraine, l’excédent du commerce extérieur de l’Allemagne avait presque entièrement disparu en 2022. Il semble désormais que ce creux ait été surmonté.
L’Allemagne semble avoir surmonté le profond creux de son important commerce extérieur. En janvier, l’excédent d’exportations a atteint 16,7 milliards d’euros, soit le niveau le plus élevé depuis février 2021.
Ce chiffre est important, car la prospérité de l’Allemagne dépend traditionnellement en grande partie de son excédent de commerce extérieur. Suite à la guerre en Ukraine et à la faiblesse économique de la Chine, cet excédent avait presque entièrement disparu en 2022. L’augmentation du coût des importations de gaz, de pétrole, de charbon et d’autres matières premières a été un facteur important. Aujourd’hui, les chiffres se retournent.
Le plus fort excédent du commerce extérieur depuis deux ans
En janvier, les exportations allemandes ont augmenté de 2,1 % par rapport à décembre. L’Office fédéral de la statistique a déjà pris en compte les effets calendaires. Les importations ont en revanche diminué de 3,4 pour cent. L’excédent d’exportation est ainsi passé à 16,7 milliards d’euros. Cela représente 6,7 milliards d’euros de plus qu’en décembre et l’excédent le plus élevé depuis deux ans.
Par rapport au même mois de l’année précédente, les exportations ont également connu une croissance nettement plus rapide (8,6 pour cent) que les importations (5,2 pour cent).
Au total, les entreprises allemandes ont vendu en janvier 2023 des marchandises d’une valeur de 130,6 milliards d’euros à des clients dans d’autres pays. En face, les importations s’élevaient à 113,9 milliards d’euros. L’évolution des prix est positive pour l’Allemagne. Les prix des marchandises que l’Allemagne exporte, par exemple les voitures, les machines ou les produits chimiques, évoluent actuellement plus favorablement que les prix des marchandises qu’elle importe, par exemple de nombreuses matières premières. Ce rapport d’échange, les termes de l’échange, est extrêmement important pour l’Allemagne.
Le commerce extérieur de l’Allemagne avec la Chine et la Russie
En janvier 2023, l’Allemagne a exporté des marchandises vers les pays de l’Union européenne pour une valeur de 71,9 milliards d’euros. En contrepartie, elle a importé pour 59,6 milliards d’euros. Les exportations et les importations ont augmenté presque parallèlement d’environ 0,6 pour cent. Cela s’explique notamment par le fait que l’Allemagne achète la plupart des matières premières chères en dehors de l’UE.
Pour ces pays dits tiers, la balance du commerce extérieur s’est donc nettement améliorée : les exportations ont augmenté de 3,8 pour cent en janvier pour atteindre 58,7 milliards d’euros. En revanche, la facture des importations a baissé de 7,5 pour cent pour atteindre 54,2 milliards d’euros.
La principale destination des exportations allemandes était à nouveau les États-Unis. Les exportations ont augmenté de 3,1 pour cent pour atteindre 12,7 milliards d’euros. Les exportations vers la Chine ont également augmenté, quoique légèrement, de 1,4 pour cent pour atteindre 7,7 milliards d’euros. En janvier 2023, la plupart des importations provenaient de la République populaire de Chine. Elles ont augmenté de six pour cent pour atteindre 12,7 milliards d’euros.
En janvier, l’Allemagne a également de nouveau livré des marchandises à la Russie pour une valeur plus élevée. Les exportations ont même fortement augmenté de 12,3 pour cent pour atteindre à nouveau un milliard d’euros. Par rapport à janvier 2022, c’est-à-dire avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les exportations allemandes étaient inférieures de 60 pour cent. Les importations allemandes en provenance de Russie ont encore baissé de 36,7 pour cent en janvier par rapport à décembre, pour atteindre 1,0 milliard d’euros. Ceci est également une conséquence du renforcement des sanctions contre le pétrole et les produits pétroliers en provenance de Russie.
