Le tournant énergétique : Markus Steilemann fait une erreur de calcul sur l’énergie éolienne – Economie

Markus Steilemann a fait une entrée remarquée, c’est tout de même ça. Tout juste élu président de l’association professionnelle VCI la semaine dernière, Steilemann, patron du spécialiste des matières plastiques Covestro à Leverkusen, est passé à l’attaque. Lors de l’assemblée générale de l’association, il a évoqué les défis de la transition énergétique, de l’énergie renouvelable et des énergies renouvelables. Image-en a fait mercredi un règlement de comptes avec la politique énergétique allemande. Six colonnes sur la deuxième page, avec la photo du chimiste Steilemann. Un jour plus tard, il souhaitera que personne n’ait pris connaissance de ses calculs.

Car sur le podium, Steilemann avait utilisé une règle de trois contre l’énergie éolienne. Chaque jour, au cours des huit prochaines années, il faudra dix nouvelles éoliennes, chacune d’entre elles nécessitant 4000 tonnes d’acier. « C’est la moitié de la Tour Eiffel », a-t-il calculé. Le résultat du calcul s’est rapidement retrouvé dans le titre : « Nous aurions besoin de cinq tours Eiffel par jour », titrait le journal. Image. « J’aimerais bien voir comment nous allons nous y prendre », disait encore Steilmann, l’Allemagne risquant de tomber au rang de « musée industriel ». Cinq tours Eiffel par jour, ce serait vraiment un gros morceau.

La Tour Eiffel ne pèse pas non plus 8000 tonnes

Si c’était vrai. Le lendemain, l’industrie éolienne allemande s’exprime sur Twitter et apporte des corrections. Une grande éolienne n’a pas besoin de 4000 tonnes d’acier, mais d’environ 550 ; il ne faut pas construire dix éoliennes par jour, mais seulement six selon les chiffres de l’Agence allemande de l’énergie. La tour Eiffel ne pèse pas non plus 8000 tonnes, mais plus de 10 000, dont 7300 tonnes d’acier. Une association atteste à l’autre qu’il n’y a « tout simplement rien de juste » dans le calcul. Ce n’est pas cinq, mais moins de la moitié de la tour Eiffel qui doit être construite chaque jour. Et il y a suffisamment d’acier dans le pays pour cela.

Steilemann, 52 ans, a été élu président de la VCI la semaine dernière seulement. Jusqu’à présent, il n’était pas apparu comme un opposant au tournant énergétique. « Le développement des énergies renouvelables est une solution », a-t-il déclaré récemment lors d’un congrès sur le climat organisé par l’association industrielle BDI. Là aussi, il a présenté ses calculs de la Tour Eiffel, même en présence du ministre allemand de l’Économie. Mais à l’époque, personne n’avait fait le calcul.

Mercredi encore, le patron de Covestro a tenté sur Twitter de rassurer les « fans de faits attentifs ». Ils auraient bien sûr remarqué que 4000 tonnes « suffisent à alimenter plus d’une éolienne ». Mais cela ne change rien aux énormes efforts consentis pour la transition énergétique.

Ou bien si ? Jeudi, Steilemann en remet une couche, cette fois avec des excuses. Les 4000 tonnes étaient fausses, écrit-il maintenant. « Je regrette beaucoup cette erreur, car je n’ai ainsi pas satisfait à mes propres exigences en matière d’exactitude des faits ». Ce qui met fin à l’affaire.