Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, demande que les taux d’intérêt continuent d’être « nettement » relevés

Joachim Nagel, président de la Bundesbank, a demandé dans une interview au « Süddeutsche Zeitung » que les taux d’intérêt soient encore nettement relevés.

Il estime par ailleurs que l’inflation sera toujours supérieure à six pour cent en 2023.

Selon Nagel, cela pourrait conduire à une récession.

L’inflation en Allemagne dépasse désormais les dix pour cent. Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, demande donc dans une interview au « Süddeutsche Zeitung » (SZ) que les taux d’intérêt continuent à augmenter de manière significative. « S’il y a dix pour cent d’inflation, mais seulement 1,25 pour cent d’intérêts, la nécessité d’agir est pour moi évidente », a-t-il déclaré.

La Banque centrale européenne (BCE) travaille « de toutes ses forces » pour ramener l’inflation vers l’objectif de deux pour cent, a déclaré Nagel, mais souligne également combien il est difficile de freiner l’inflation actuelle. « Le principal moteur des prix de l’énergie est un événement imprévisible sur lequel la banque centrale n’a aucune influence : la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Notre mission est de veiller à ce que la hausse massive des prix de l’énergie ne conduise pas à une consolidation de l’inflation ».

L’inflation pourrait encore dépasser les six pour cent l’année prochaine

Cependant, Nagel s’attend tout de même à ce que l’inflation dépasse les huit pour cent à la fin de l’année. En 2023, elle pourrait toujours être supérieure à six pour cent, selon Nagel. Ce n’est qu’en 2024 que l’inflation pourrait à nouveau se rapprocher de l’objectif de deux pour cent de la BCE, selon Nagel. Les prévisions annoncent alors environ 2,4 pour cent.

Nagel ne pense pas que la hausse des prix de l’énergie entraîne une forte augmentation du nombre de faillites. Il craint néanmoins une récession à plus ou moins long terme : « Nous verrons probablement un léger recul de la performance économique dès le troisième trimestre de cette année, cela devrait s’accentuer au quatrième trimestre et se poursuivre début 2023. Nous serons alors en récession ».

Nagel estime toutefois que les conséquences d’une récession ne seront pas particulièrement dramatiques. Il n’y aura pas d’effondrement profond, de plus le marché du travail est actuellement très robuste. Selon Nagel, les hausses de taux d’intérêt pourraient certes aggraver la récession à court terme, « mais cela nous permet d’assurer la stabilité des prix à moyen terme et d’éviter que notre potentiel de croissance ne souffre de l’inflation ». Car une inflation durablement élevée est le plus grand frein à la croissance, selon lui.

tlf