Giorgetti, qui est le grand médiateur dont dépend le puzzle Chambre-Gouvernement.

Je me sentais plus jeune quand je suis arrivé. J’ai toutes les douleurs articulaires… ». Au-delà de la plaisanterie offerte aux journalistes, Giancarlo Giorgetti entame en fait sa sixième législature, après avoir laissé derrière lui un poste important dans le gouvernement Draghi. Volonté de médiation, sérénité de caractère, intuition et compétence acquises au cours d’un long parcours dans les chambres parlementaires et de responsabilités directes dans plusieurs exécutifs ont fait du Docteur Sottile de la Ligue un candidat à tout (et pour différentes raisons) dans l’ardu réglage des équilibres politiques de la saison naissante.

Dans la course aux multiples postes

Ces derniers jours, son nom a circulé pour le ministère de l’Économie, une solution qui finirait toutefois par redimensionner les revendications de la Ligue et donc difficilement acceptable pour Salvini. Il n’en reste pas moins que le placet implicite de Giorgia Meloni véhiculé par les exposants du FdI reconnaît à Giorgetti une centralité qui peut être dépensée si ce n’est en cela d’autres manières. Par exemple, comme le souhaitent certaines voix de la majorité, la carte blanche du centre-droit pour les régionales en Lombardie. Et si, dans le rôle institutionnel, le choix du parti semblait dès le départ se porter sur d’autres personnalités, l’exposant de la Lega a au contraire catalysé l’adhésion de l’opposition (« il serait une figure parfaite, une garantie absolue et d’un grand équilibre », a-t-on rapporté chez Azione). Preuve de la reconnaissance des qualités non partisanes.

Front commun avec les gouverneurs

La défaite électorale de la Ligue a été surmontée pour l’instant dans les organes supérieurs du parti dans une trêve avec l’âme modérée du parti représentée par Giorgetti et les gouverneurs, Zaia et Fedriga en tête. Les leghistes de la première heure, dont le fondateur Umberto Bossi et son appel au Comité du Nord, sont résolument plus intransigeants envers le leader.

La loyauté envers la ligne du parti

Au milieu des étincelles et des différends, pendant presque tout le mandat de Draghi au Palazzo Chigi, a été mis en scène l’affrontement interne au Carroccio entre les Salvini et les « draghini », comme les fidèles du secrétaire fédéral définissent les leghisti soupçonnés de vouloir affaiblir son leadership. Sans que Giorgetti ne remette jamais ouvertement en cause la primauté du capitaine, le confirmant même récemment dans sa destination idéale au ministère de l’Intérieur. Souvent interrogé sur les rumeurs de désaccords et de heurts avec Salvini, Giorgetti a toujours nié toute forme de dissonance.

A Mise après Palazzo Chigi

Au ministère du développement économique, M. Giorgetti arrive en lieu et place de M. Stefano Patuanelli, pour sa deuxième participation au gouvernement. Sa première expérience a toujours été dans une position forte, comme sous-secrétaire de la présidence du Conseil des ministres dans le Conte I, un rôle clé dans lequel il a géré tous les dossiers les plus importants après s’être distingué déjà à l’époque comme un homme capable de servir de médiateur entre les différentes forces politiques, un des protagonistes des négociations pour la constitution de l’exécutif jaune-vert.