Élections présidentielles en Turquie : cet homme veut battre Erdogan

L’opposition turque a réussi à se mettre d’accord sur un candidat commun pour l’élection présidentielle : Le social-démocrate Kemal Kılıçdaroğlu se présente pour elle contre le président sortant Recep Tayyip Erdoğan.

Selon les informations de « Die Zeit », le président du Parti républicain du peuple (CHP), âgé de 74 ans, est considéré comme calme et diplomate. Son objectif serait de renforcer le Parlement turc et la justice.

Les chances d’un changement de pouvoir en Turquie sont bonnes. En effet, comme le rapporte le « Spiegel », la réputation d’Erdoğan s’est considérablement dégradée ces derniers temps.

Après des mois de tergiversations, l’opposition turque a pu se mettre d’accord sur un candidat commun pour les élections présidentielles : Le 14 mai, le social-démocrate Kemal Kılıçdaroğlu devrait entrer en lice contre le président Recep Tayyip Erdoğan.

Mais dans un pays aussi divisé que la Turquie, il ne sera sans doute pas facile pour Kılıçdaroğlu, 74 ans, de défier l’actuel président sortant. Néanmoins, il ne doit pas être sous-estimé en tant que concurrent.

Ce qui caractérise le challenger d’Erdoğan, Kılıçdaroğlu

Comme le rapporte le « Spiegel », l’homme à la tête du Parti républicain du peuple (CHP) est parfois appelé « Gandhi Kemal » par ses partisans – un surnom affectueux qui contraste fortement avec le « fou du Bosphore », comme Martin Sonneborn, président du parti satirique « Die Partei », a baptisé un peu moins affectueusement le président sortant Erdoğan.

Et cela montre déjà clairement que Kılıçdaroğlu est censé incarner le contraire d’Erdoğan. Alors que le dirigeant de longue date se fait surtout remarquer par ses déclarations colériques et n’hésite pas à utiliser des moyens extrêmes pour combattre ses supposés adversaires, son challenger de 74 ans est considéré comme calme et diplomate. Il préfère réconcilier plutôt que de continuer à diviser.

Comme l’a en outre appris « Die Zeit » de source sécuritaire, il n’y a aucun signe de corruption chez Kılıçdaroğlu. Aucun indice de pots-de-vin, de népotisme ou d’évasion fiscale n’a pu être trouvé chez lui. Un démocrate sincère donc, qui souhaite renforcer le Parlement turc et la justice, mais affaiblir le pouvoir du président ?

Quelles sont ses chances de succès ?

Mais ce que les partisans de Kılıçdaroğlu apprécient tant chez lui, ses détracteurs le critiquent. Ils affirment qu’il n’a pas la force et le charisme nécessaires pour se mesurer à un populiste comme Erdoğan. Comme l’informe le « Spiegel », Kılıçdaroğlu est en outre plutôt mal vu par l’électorat conservateur en raison de son appartenance à la minorité alévie.

Les adversaires du démocrate ne cessent de souligner que Kılıçdaroğlu, malgré ses succès aux élections locales, n’a encore jamais réussi à s’imposer face au parti AKP d’Erdoğan lors d’élections nationales. Néanmoins, les chances d’un changement de pouvoir sont plus élevées que jamais. En effet, la réputation d’Erdoğan a énormément souffert, notamment en raison de la crise économique persistante et de sa mauvaise gestion de la crise après le tremblement de terre du 6 février. Le challenger Kılıçdaroğlu pourrait en profiter pour se profiler comme une alternative sérieuse.

stm