Wissing fait pression avant le vote de l’UE

Les États membres de l’UE se prononcent aujourd’hui lors d’un vote test sur la fin des moteurs à combustion à partir de 2035. Le ministre des Transports Wissing a réaffirmé que le FDP ne pourrait pas donner son accord s’il n’y avait toujours pas d’exception pour les e-fuels. La majorité nécessaire au niveau de l’UE est donc incertaine.

Juste avant un vote d’essai au niveau de l’UE, le ministre fédéral des Transports Volker Wissing (FDP) a réaffirmé son opposition à la fin des nouvelles immatriculations de voitures à moteur thermique prévue à partir de 2035. Wissing continue d’insister sur une réglementation d’exception pour les véhicules pouvant fonctionner avec des « e-fuels », c’est-à-dire des carburants synthétiques.

« Entre-temps, j’ai parlé avec le commissaire Frans Timmermans et j’ai encore une fois précisé que nous attendions que la Commission présente une proposition », a déclaré Wissing au « Rheinische Post ». En l’absence d’une telle proposition, le FDP ne peut pas non plus approuver le projet. Ainsi, à quelques jours du vote prévu mardi au Conseil des ministres des 27 Etats membres de l’UE, on ne sait pas comment l’Allemagne votera. Une abstention serait probable si le FDP maintenait sa position négative. Dans ce cas, on ne sait pas si la majorité nécessaire à la fin des moteurs à combustion sera atteinte au niveau de l’UE ou si elle devra être renégociée.

Un vote d’essai très attendu

Les négociateurs du Parlement européen et des États membres de l’UE s’étaient déjà mis d’accord en octobre sur le fait qu’à partir de 2035, seules les voitures neuves qui n’émettent pas de gaz à effet de serre lors de leur utilisation pourront être vendues dans l’UE. L’accord du Parlement et des États membres sur l’abandon des véhicules à combustion contient en fin de compte un mandat d’examen pour la Commission européenne : elle doit examiner de manière ouverte si les véhicules équipés d’un moteur à combustion compatible avec le carburant électrique pourraient tout de même être autorisés à l’avenir. L’année dernière, cet élément important avait permis de convaincre le FDP de donner son accord au sein du gouvernement fédéral.

Aujourd’hui, un vote test est prévu au niveau des ambassadeurs des 27 pays de l’UE sur l’accord conclu à l’époque, après que le Parlement européen a donné son accord formel à la mi-février. Une majorité qualifiée est requise. Cela signifie qu’au moins 15 pays de l’UE, représentant au moins 65 % de la population de l’UE, doivent être d’accord. Si la majorité requise n’est pas atteinte, le sujet sera probablement retiré de l’ordre du jour du Conseil des ministres de mardi. Si la majorité nécessaire n’était pas atteinte lors du vote décisif des ministres, l’accord sur la fin du moteur à combustion devrait être renégocié.

Le carburant artificiel comme compromis ?

La question de l’interdiction des véhicules à combustion fait l’objet d’un débat depuis quelques semaines au sein de la coalition des feux de signalisation. Le ministère de l’Environnement, dirigé par les Verts, s’était par exemple prononcé pour une interdiction claire des véhicules à combustion. Le FDP veut en revanche continuer à autoriser les véhicules à combustion comme alternative possible aux moteurs électriques.

Dans ce contexte, les carburants synthétiques seraient une possibilité d’utiliser des technologies polyvalentes pour atteindre les objectifs climatiques. L’association allemande de l’industrie automobile (VDA) estime également que les carburants synthétiques sont indispensables pour permettre une mobilité climatiquement neutre. On appelle e-fuel les carburants synthétiques produits à l’aide d’électricité à partir d’eau et de dioxyde de carbone (CO2).

Wissing attend pour la nouvelle réglementation à partir de 2035 une proposition de compromis qui n’interdise pas fondamentalement les véhicules à combustion. « Il s’agissait d’un mandat de travail clair qui aurait déjà pu être mis en œuvre depuis longtemps », vient de déclarer le ministre allemand des Transports. Pour atteindre les objectifs climatiques, toutes les possibilités et technologies doivent être maintenues ouvertes.