« Un impératif de bon sens »

Le ministère fédéral de l’Économie veut interdire à partir de 2024 l’installation de nouveaux chauffages fonctionnant uniquement au fioul et au gaz. Cette idée suscite des critiques. La coprésidente des Verts, Mme Lang, défend le projet.

Dans le débat sur la proposition du ministre fédéral de l’Économie Robert Habeck d’installer de nouveaux chauffages, le politicien des Verts est soutenu par la coprésidente de son parti, Ricarda Lang. Lang a présenté dans le Rapport de Berlin clair : « Les chauffages au gaz et au fioul déjà installés doivent pouvoir continuer à être exploités et réparés à l’avenir ».

Mais là où l’ancien chauffage au gaz ou au mazout rend l’âme ou où l’on construit de nouveaux bâtiments, on devrait à l’avenir miser sur des énergies respectueuses du climat « et non sur de vieux pollueurs. C’est en fait un impératif de bon sens », a déclaré Lang.

Les projets des Verts en matière de chauffage au gaz et au pétrole sont-ils réalistes ? Ricarda Lang, présidente du parti B`90/Die Grünen

Rapport de Berlin, 5.3.2023

L’avancée provoque une nouvelle dispute

La semaine dernière, le ministère de M. Habeck a fait part de son intention de rendre obligatoire l’utilisation d’au moins 65% d’énergies renouvelables pour la construction de nouveaux chauffages à partir de 2024. Le FDP, partenaire de la coalition, a immédiatement annoncé son opposition à ce projet.

Cette initiative fait suite aux projets des ministères de l’Economie et de la Construction de réduire les émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment dès l’année prochaine, et non pas seulement à partir de 2025 comme prévu dans l’accord de coalition. L’année dernière, les feux de signalisation avaient décidé d’avancer cette date.

Les plans ne prévoient pas d’obligation de remplacement immédiat pour les chauffages au gaz et au fioul déjà existants. Au lieu de cela, leur utilisation doit prendre fin 30 ans après leur installation ou leur autorisation. Des sources gouvernementales ont également indiqué que le remplacement serait encouragé et qu’une réglementation des cas de rigueur serait mise en place.

« Les fossiles toujours plus chers sur la route »

Les arguments de son collègue de parti et ministre-président du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann, selon lesquels il y aurait actuellement à la fois une pénurie d’artisans et des problèmes d’approvisionnement en pompes à chaleur, ont été rejetés par Lang avec le même argument : en cas de chauffage cassé ou de nouvelle construction, « j’ai de toute façon besoin d’un artisan – peu importe ce que j’installe ».

Mais il est alors logique de miser sur des technologies qui apportent indépendance et protection du climat et qui sont abordables, car « à terme, les énergies fossiles seront toujours plus chères que les énergies renouvelables ».

Référence à la commission de coalition

Lang a également précisé que les ménages à faibles revenus devaient être pris en compte. « Nous aurons besoin de solutions pragmatiques en ce qui concerne les délais de transition et bien sûr aussi en ce qui concerne l’applicabilité sociale, car le tournant thermique est important – mais il ne doit pas échouer à cause du porte-monnaie, ce qui signifie que le changement de mode de chauffage doit être accompagné socialement ».

Concernant l’opposition du ministre fédéral des Finances Christian Lindner à la démarche de M. Habeck, M. Lang a expliqué que la commission de la coalition s’était mise d’accord sur le projet. Cette décision commune est maintenant mise en œuvre par la ministre fédérale de la Construction Klara Geywitz et Habeck, « et j’espère que nous nous sentirons désormais tous ensemble engagés dans cet objectif en tant que coalition ».