Le SPD marque des points avec le facteur candidat

Les inquiétudes face à la situation économique permettent au ministre-président Weil de marquer des points décisifs lors des élections, car il est synonyme de confiance pour de nombreux citoyens. Mais l’AfD peut également en profiter.

Le SPD en Basse-Saxe ressent les vents contraires de Berlin. Il ne parvient pas à maintenir son bon résultat de 2017, mais s’impose tout de même comme le parti le plus fort avec une nette avance. Il le doit à la force de traction personnelle de son ministre-président Stephan Weil – et surtout aux électeurs âgés que le SPD a pu gagner en grand nombre.

Jörg Schönenborn

Bien que le SPD perde en moyenne quelques points de pourcentage, il parvient à gagner du terrain auprès des personnes de plus de 70 ans. Selon une évaluation provisoire, environ 36 pour cent des femmes ont voté pour le SPD, contre seulement 30 pour cent environ des hommes.

En tant que personne, Stephan Weil a marqué nettement plus de points que lors des deux élections précédentes. Son « facteur candidat », c’est-à-dire la proportion d’électeurs qui ont voté pour le SPD principalement à cause de lui, passe à 39% (contre 19% en 2013 et 30% en 2017).

Certes, Weil n’a pas tout à fait la force d’attraction de ses collègues du SPD Malu Dreyer en Rhénanie-Palatinat et de la présidente du Land de Sarre Anke Rehlinger, qui ont toutes deux obtenu des scores encore plus élevés lors des dernières élections. Weil se démarque toutefois nettement du personnel de tête des autres partis en Basse-Saxe. Il semble avoir réussi plus que tous les autres à gagner la confiance des électeurs face à la récession qui s’amorce et à la crainte généralisée d’un effondrement économique.

Sentiment d’injustice dans l’électorat de l’AfD

Le succès de l’AfD se fonde avant tout sur la déception vis-à-vis des autres partis. Dans son électorat se concentrent ceux qui considèrent que l’Allemagne est actuellement particulièrement injuste, ceux qui ont le plus de soucis personnels, qui ne peuvent plus payer leurs factures ou maintenir leur niveau de vie. Comme lors de ses grands succès électoraux en Allemagne de l’Est dans les années 2010, il attire surtout les électeurs masculins d’âge moyen.

Lindner n’apporte pas de points positifs au FDP

La question de savoir si le FDP restera représenté au parlement régional de Hanovre reste ouverte à l’heure actuelle. La réputation du président fédéral Christian Lindner, encore très populaire il y a cinq ans, a nettement souffert en tant que ministre des Finances. Les partisans du FDP qui ont quitté le parti auraient justement attendu du gouvernement fédéral un soutien nettement plus important pour les entreprises économiques en temps de crise.

Contrairement aux élections précédentes en Basse-Saxe, il n’était pas non plus évident que le FDP serait nécessaire comme partenaire de coalition. Les estimations ultérieures, réalisées le soir des élections, montreront au plus tôt si le parti franchit la barre des cinq pour cent.