Le secteur de la téléphonie mobile pense déjà à la 6G

Le transfert de données via le téléphone portable est de plus en plus rapide. Le nouveau réseau 5G n’a pas encore été mis en place que le secteur développe déjà son successeur. Les satellites y joueront un rôle.

L’extension du nouveau réseau mobile 5G progresse entre-temps. Selon le fournisseur auquel on s’adresse, on promet une couverture de 80, 90 ou presque 100 pour cent. Toutefois, il faut entendre par là la population qui sera atteinte. Si l’on considérait la surface, les pourcentages seraient beaucoup plus faibles.

La 5G est surtout connue comme réseau de téléphonie mobile – c’est-à-dire pour sa grande vitesse et ses temps de réaction plus courts lorsque l’on est en déplacement. Toutefois, la 5G peut également être utile à la maison.

Quand la téléphonie mobile fait mieux que le réseau fixe

« Dans certaines régions, la vitesse de la téléphonie mobile sera même meilleure que celle qu’ils obtiennent par le réseau fixe, c’est-à-dire par DSL ou par câble », affirme Sebastian Luther de la société AVM. Au Mobile World Congress de Barcelone, le fabricant présente un boîtier qui doit capter le réseau mobile rapide et le convertir en un signal Internet pour le PC ou la télévision à la maison. La promesse : une vitesse Internet de 1,3 gigabit.

Bien qu’aucun opérateur de réseau mobile ne soit encore en mesure de fournir ces 1,3 gigabits. Dans le meilleur des cas, la moitié de cette valeur est atteinte, soit environ 600 mégabits. Mais même cela serait déjà plus que ce que la plupart des raccordements au réseau fixe peuvent réaliser.

Encore cent fois plus rapide

Le fait que la 5G progresse rapidement ne profite pas seulement à la clientèle privée, mais aussi à l’industrie. Celle-ci a en effet besoin d’un flux de données fiable, comme l’explique Abdurazak Mudesir, directeur général de Telekom pour la technique, en se basant sur l’utilisation de robots : « Ce que vous ne voulez pas : que le robot ne fonctionne pas tout à coup parce que trop de gens surfent sur le réseau. Pour éviter cela, vous avez besoin d’un réseau dédié, et c’est ce que l’on peut proposer avec la solution dite de slicing ».

« Slicing » – c’est-à-dire découper – signifie qu’une partie du réseau de téléphonie mobile est pour ainsi dire séparée et réservée, afin d’éviter par exemple que le robot ne tombe en panne dans l’entreprise lorsque les collaborateurs regardent des vidéos sur leur téléphone portable pendant leur pause.

Afin de maîtriser encore mieux de tels problèmes, le secteur des télécommunications réfléchit déjà à la prochaine génération de réseau : la 6G devrait être encore 100 fois plus rapide.

L’intelligence artificielle en réseau

Thilo Heckmann, responsable des nouvelles technologies chez Telefonica Deutschland, parle d’un réseau intelligent capable de gérer lui-même ses capacités – ce qui ne fonctionne pas encore vraiment avec les réseaux actuels. Si l’on veut par exemple ouvrir une vidéoconférence à l’avenir, avec la norme 6G, « l’application parlera au réseau : As-tu les ressources disponibles ? » Si c’est le cas, la capacité du réseau sera réservée. « Pour cela, il est nécessaire d’introduire l’intelligence artificielle dans les réseaux en tant qu’élément de contrôle ».

En outre, la 6G – pour atteindre des vitesses de données élevées – nécessite des cellules radio beaucoup plus petites que les réseaux précédents. Or, comme on ne veut pas installer une antenne-relais de téléphone portable tous les dix mètres, les signaux seront souvent envoyés par satellite.

La 6G est encore de la musique d’avenir. Elle devrait voir le jour au plus tôt en 2030.