Lancement du projet de protection

La guerre russe contre l’Ukraine rappelle à l’Allemagne l’importance d’une défense aérienne efficace en cas d’urgence. Des systèmes d’armes communs doivent désormais être achetés via l’European Sky Shield Initiative.

L’Allemagne a lancé avec 14 autres États un projet visant à mettre en place un meilleur système européen de défense aérienne. En marge d’une réunion de l’OTAN à Bruxelles, la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht a signé avec ses collègues une déclaration sur l’initiative dite European Sky Shield.

Cette initiative doit aider à combler les lacunes de l’actuel bouclier de protection de l’OTAN pour l’Europe. Il y a par exemple des lacunes dans le domaine des missiles balistiques qui atteignent de hautes altitudes sur leur trajectoire, mais aussi dans la défense contre les drones et les missiles de croisière.

Projet européen, initiative allemande

La guerre d’agression russe contre l’Ukraine est à l’origine de l’initiative allemande. Selon les estimations de l’OTAN, elle a fondamentalement modifié la situation en matière de sécurité en Europe et rend donc nécessaire des efforts supplémentaires en matière de défense aérienne. Jusqu’à présent, la défense antimissile en Europe était surtout axée sur les menaces potentielles en provenance d’Iran.

L’European Sky Shield Initiative doit désormais permettre, entre autres, d’acheter en commun de nouveaux systèmes d’armes qui, ensemble, couvriront une vaste zone à moindre coût. « Nous assumons ainsi ensemble notre responsabilité commune en matière de sécurité sur notre continent », a déclaré Lambrecht lors du lancement du projet. Il s’agit d’obtenir « des effets de synergie politiques, financiers et également technologiques ».

Les ministres de la Défense de l’UE signent une déclaration d’intention pour un système commun de défense aérienne

Markus Preiß, ARD Bruxelles, tagesschau 20:00, 13.10.2022

Une défense commune moins coûteuse

Des représentants du Royaume-Uni, de la Slovaquie, de la Norvège, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Hongrie, de la Bulgarie, de la Belgique, de la République tchèque, de la Finlande, de la Lituanie, des Pays-Bas, de la Roumanie et de la Slovénie ont participé à la cérémonie de signature.

Le projet de cette nouvelle initiative avait été annoncé fin août par le chancelier allemand Olaf Scholz. Il avait alors parlé d’un « gain de sécurité pour toute l’Europe » et avait argumenté qu’une défense aérienne européenne serait moins coûteuse et plus performante que si chacun mettait en place sa propre défense aérienne, coûteuse et très complexe.

« Lacune dans les capacités » de la Bundeswehr

Actuellement, l’Allemagne utilise pour la zone rapprochée et le combat d’avions et d’hélicoptères le missile antiaérien Stinger, qui a également été lancé en Ukraine pour un tir depuis l’épaule.

A moyenne distance, c’est le système Patriot, plus grand, qui agit. L’Allemagne dispose encore de douze installations de lancement – ce qui est toutefois loin de suffire pour protéger l’ensemble du pays. En ce qui concerne la défense contre les missiles balistiques qui atteignent de grandes hauteurs sur leur trajectoire, la Bundeswehr est même considérée comme ayant une « lacune de capacité ».

L’acquisition du système israélien Arrow 3, qui constitue le niveau le plus élevé de la défense antimissile israélienne à plusieurs niveaux et qui peut détruire des systèmes d’armement attaquants jusqu’à plus de 100 kilomètres d’altitude hors de l’atmosphère dans l’espace naissant, est considérée comme une option désormais probable par la Bundeswehr. La surface protégée au sol s’en trouve également augmentée et les ogives sont détruites loin de leur cible. L’achat de systèmes Patriot et IRIS-T supplémentaires est par ailleurs en discussion.