Pour cause de sécheresse et de surfaces semées en baisse, on s’attend à une chute des récoltes françaises de blés, orges et maïs. Alors que la guerre en Ukraine a déjà réduit les volumes de céréales, soja, maïs, tournesol sur les marchés, les dernières prévisions de récoltes du ministère français de l’Agriculture viennent ajouter une touche de pessimisme. Majeure pour l’agriculture française, la récolte de blé tendre (destiné au pain) s’annonce à un peu moins de 34 millions de tonnes, en baisse de 4 % sur l’an dernier.
En dépit de la sécheresse, le rendement reste bon, mais ce sont les surfaces plantées qui ont régressé. Les volumes perdus risquent de faire défaut pour les clients traditionnels du blé français en Afrique. Rappelons que l’inflation du prix du blé fut l’un des déclencheurs du Printemps arabe il y a douze ans.
La chute attendue est bien plus forte pour le blé dur (pâtes et couscous), qui tomberait à 1,4 million de tonnes. C’est un cinquième de moins que ces dernières années.
Mauvais cru pour la bière et le lait
Pour le maïs, l’excès de chaleur et le manque d’eau se font sentir, tandis que les agriculteurs, échaudés par les coups de chaleur à répétition, ont réduit les surfaces semées. En maïs-grain (destiné à l’homme), la production pourrait chuter de 18,5 % à 12,7 millions de tonnes. En fourrage (destiné aux vaches laitières), la baisse dépasserait les 13 %, la production tombant à 15,2 millions de tonnes.
Les brasseurs vont maudire l’année 2022 : la production d’orge de printemps, destiné à la bière et dont la France est le champion européen, va tomber de plus de 8 % à un peu moins de 3 millions de tonnes. L’orge d’hiver, destiné, lui, à l’alimentation animale, sera en légère hausse, à 8,4 millions de tonnes.
Du côté des pommes de terre, les variétés dites « de conservation » et de demi-saison devraient progresser légèrement (+ 2,5 %) et atteindre les 6,7 millions de tonnes, du fait d’une hausse des surfaces plantées.