Selenskyj pour une pression encore plus forte sur la Russie

L’UE venait tout juste d’adopter son dixième train de sanctions contre la Russie. Mais le président ukrainien Selenskyj renforce encore la pression. Il veut que l’industrie nucléaire russe soit également sanctionnée.

Après l’accord de l’UE sur de nouvelles mesures punitives contre les entreprises russes, le président ukrainien Volodymyr Selenskyj a demandé des sanctions plus sévères. « La pression sur l’agresseur russe doit augmenter », a écrit Selenskyj sur Twitter. Il attend surtout des « mesures décisives » contre le groupe public russe Rosatom et l’industrie nucléaire du pays. Des mesures punitives supplémentaires sont également nécessaires contre les banques et l’armée russes.

La Russie doit perdre en Ukraine, a déclaré Selenskyj dans un message vidéo. Il s’est dit confiant de pouvoir mettre fin à la guerre cette année : « Nous sommes capables de mettre fin à l’agression russe cette année, dans l’unité, la détermination et l’intransigeance ».

Sanctions contre des entreprises, des banques et des fabricants de drones

Vendredi, les Etats membres de l’UE se sont mis d’accord sur le dixième train de sanctions contre la Russie en raison de sa guerre d’agression contre l’Ukraine. Désormais, 121 personnes et organisations supplémentaires ainsi que 96 entreprises figurent sur la liste des sanctions, dont trois banques russes : la banque Alfa, considérée comme le plus grand établissement financier privé de Russie. Ses actionnaires les plus influents figurent déjà depuis l’année dernière sur la liste des sanctions de l’UE, parmi lesquels figure par exemple le milliardaire et fondateur de la banque, Mikhaïl Fridman. Les mesures de sanction devraient en outre toucher la Tinkoff Bank et la Rosbank.

Pour la première fois, les sanctions touchent également les fabricants de drones iraniens qui fournissaient des drones de combat à la Russie. Selon le représentant de l’UE pour les affaires étrangères Josep Borrell, parmi les individus sanctionnés figurent également ceux qui seraient responsables de la « déportation et de l’adoption forcée d’au moins 6000 enfants ukrainiens », en violation du droit international.

Des sanctions ont également été imposées en rapport avec la troupe de mercenaires russes Wagner. Huit individus et sept organisations ayant des liens avec le groupe Wagner ont été ajoutés à la liste des sanctions pour « violations des droits de l’homme » en République centrafricaine, au Soudan et au Mali, a annoncé l’UE. Les sanctions comprennent une interdiction de voyager et le gel des avoirs dans l’UE.

L’UE avait déjà imposé des sanctions en 2021 contre la troupe de mercenaires elle-même, qui soutient l’armée russe dans sa guerre d’agression en Ukraine.

La Russie interrompt les livraisons de pétrole à la Pologne

Peu après l’accord de l’UE sur les sanctions, la Russie a, selon des informations polonaises, stoppé les livraisons de pétrole brut via un tronçon de l’oléoduc Druzhba. Cet oléoduc approvisionne des raffineries en Pologne et à Schwedt, dans le Brandebourg. L’Allemagne a toutefois déjà renoncé depuis janvier au pétrole russe acheminé par pipeline et la Pologne n’achète plus qu’une petite partie de ses importations de pétrole via l’oléoduc Druzhba.

Le directeur général du groupe, Daniel Obajtek, a écrit sur Twitter qu’il était préparé à cette mesure. « Seuls dix pour cent du pétrole brut provenaient encore de Russie, et nous allons le remplacer par du pétrole provenant d’autres pays fournisseurs. C’est le résultat de la diversification que nous avons entreprise ces dernières années ». L’entreprise a également fait savoir qu’elle pouvait approvisionner sa raffinerie entièrement par voie maritime. La suspension des livraisons n’aura donc aucun impact sur l’approvisionnement des clients polonais en produits de la société, y compris en essence et en diesel.

La Chine et la Russie bloquent la déclaration du G20

Les ministres des Finances des pays du G20, réunis en Inde peu après le premier anniversaire de l’attaque russe contre l’Ukraine, voulaient adopter une déclaration commune – mais n’ont pas pu se mettre d’accord sur une formulation. La Russie et la Chine se sont opposées au choix des mots pour décrire la guerre et ont ainsi bloqué la déclaration, a-t-on appris.