Migrants, Mattarella : les condoléances se transforment en choix concrets de l’Italie et de l’UE. Cdm jeudi à Cutro

« Face à l’événement dramatique qui s’est produit sur la côte calabraise, les condoléances doivent se transformer en choix concrets et opérationnels de la part de tous, de l’Italie et de l’UE, car c’est la vraie réponse ». Le président de la République, Sergio Mattarella, s’exprimant à l’Université de Basilicate, lance un appel ferme en accord avec son choix de représenter, physiquement, la douleur du peuple italien pour les morts en mer. La question de l’immigration sera abordée lors du Conseil des ministres de Cutro, annoncé par le Premier ministre Meloni, prévu jeudi. Palazzo Chigi dément formellement les indiscrétions parues dans une partie de la presse concernant une convocation du ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi et de prétendues divergences sur la ligne interne de l’exécutif.

Tragédie Cutro impliqué et déplacé Italie

Pour le chef de l’Etat « une tragédie s’est produite sur la côte calabraise qui a impliqué et ému notre pays. Les réfugiés afghans nous ont rappelé ce que notre pays a fait il y a deux ans, lorsque les talibans ont pris le pouvoir, pour amener en Italie tous les citoyens qui ont coopéré. Personne n’a été laissé de côté, tout le monde a été accueilli en Italie. Les scènes de citoyens à l’aéroport suppliant qu’on les emmène et qui nous font comprendre pourquoi des familles entières tentent de quitter leur terre pour chercher un avenir ailleurs nous reviennent en mémoire ».

La liberté n’est pas effective si elle n’appartient pas à tous, partout.

« La liberté n’est pas effective si elle n’est pas l’apanage de tous : dans un monde qui est de plus en plus une communauté rassemblée et interconnectée, le manque de liberté ou d’exercice des droits en un lieu affecte tout le monde, partout ». Il y a, selon le chef de l’État, « la valeur de l’unicité du genre humain et cette unicité rappelle la valeur de l’indivisibilité de la liberté si elle n’est pas l’apanage de tous ».

Iran, un régime qui étouffe ses enfants

« Je tiens tout particulièrement à remercier Pegah Moshir Pour : ses mots sont un rappel fort des droits de l’homme et de la liberté. Penser à ce pays riche en histoire et en tradition (l’Iran ndlr) qui voit un régime étouffer ses propres enfants ». Ainsi s’exprime le Président de la République dans un autre passage de son discours à l’Université de Basilicate.

Zuppi : ceux qui n’ont pas de maison doivent être accueillis, pas d’alternatives

Une ligne en continuité avec la position du président de la République se trouve dans les paroles du cardinal Matteo M. Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne. L’accueil est le seul message possible. Ceux qui n’ont pas de maison doivent être accueillis. Nous devons toujours nous mettre à la place des autres. Ceux qui ont tout perdu et doivent fuir doivent être accueillis. Il n’y a pas d’alternative. L’émigration était un droit garanti pour tous les hommes, avant que les murs ne se dressent et que les peurs ne naissent. A fortiori pour ceux qui fuient la guerre, la violence ou la faim. Opposer cela à notre avenir, c’est ne pas vouloir de l’avenir. Accueillir ouvre l’avenir, fermer nous fait aussi perdre le présent ».