Un message clair à Moscou

Les Nations unies ont porté un coup sévère à la machine de propagande russe. Mais le fait est que de nombreux diplomates de la communauté internationale n’auraient pas imaginé un vote aussi massif.

Il devrait être assis : Un coup direct contre la guerre de propagande de Poutine. Le vote est un triomphe retentissant de l’alliance mondiale contre l’agresseur à Moscou, qui répand le narratif selon lequel le front anti-guerre s’effrite. L’Ukraine attaquée perd le soutien du monde, qui ne veut plus être induit en erreur par les intérêts occidentaux.

Antje Passenheim

Après un an de guerre, cette résolution pour la paix a autant de partisans que la première déclaration par laquelle l’Assemblée a condamné le jeu de pouvoir sanglant de Poutine. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Kuleba a raison de dire que « ce vote n’est qu’une preuve supplémentaire que ce n’est pas seulement l’Occident qui soutient l’Ukraine. Ce sont des pays du monde entier – surtout des Etats du « Sud global » – qui ne se laissent pas enfermer par Moscou dans le coin de la lassitude de la guerre et de l’aveuglement.

Un vote étonnamment clair

Mais il est également vrai que de nombreux diplomates de la communauté internationale n’auraient pas imaginé un vote aussi massif. Ils ont suivi le vote en retenant leur souffle, craignant que certains pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ne s’essoufflent. Car ce sont eux qui supportent le plus les conséquences de la guerre – sous forme de pauvreté et de faim, de coûts élevés de la nourriture et de l’énergie. Parce qu’ils veulent que leurs préoccupations soient entendues au même titre que l’Ukraine, qui se trouve à des kilomètres de là pour eux.

Cela montre à quel point la ligne de conduite de la ministre allemande des Affaires étrangères Baerbock est également juste, elle qui a marqué des points dès son premier discours devant l’Assemblée en s’adressant à ces pays : « We hear you ! Nous vous entendons.

Le Conseil de sécurité impuissant

Pourtant, le danger ne peut pas être ignoré : La solidarité à grande échelle pourrait ne pas survivre à un nouvel anniversaire de cette guerre si un rameau d’olivier ne pointe pas le bout de son nez – peut-être même une initiative de paix sous l’égide des Nations unies.

Mais c’est justement ce qui ternit la joie de ce vote : cette résolution de l’ONU n’est pas contraignante, comme toutes les déclarations de l’Assemblée générale. Elle ne l’aurait été qu’au Conseil de sécurité. Mais l’organe le plus puissant des Nations unies est impuissant. Freiné par l’agresseur et puissance de veto qu’est la Russie, il ne peut justement pas remplir sa mission principale : préserver la paix mondiale.

Ce vote reste donc un symbole fort. Pas plus que cela. Mais pas moins non plus.

Note de la rédaction

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