Les Nations unies s’accordent sur un accord en haute mer

Les États membres de l’ONU se sont mis d’accord sur un accord de protection de la haute mer. Auparavant, les pays avaient négocié pendant des années. L’un des conflits portait sur la manière de définir les zones protégées.

Après 15 ans d’âpres négociations aux Nations Unies pour parvenir à un accord international sur la protection des océans, une percée a été réalisée. « Le navire a atteint le rivage », a déclaré la présidente de la conférence, Rena Lee, sous les applaudissements des délégués qui ont négocié dernièrement pendant près de 40 heures d’affilée.

Les Nations unies parviennent à un accord sur la haute mer

Kerstin Klein, ARD Washington, tagesschau 17:45, 5.3.2023

L’objectif des négociations à New York était avant tout qu’à l’avenir, au moins 30 pour cent des mers du monde soient désignées comme zones protégées. En outre, une procédure a été établie pour évaluer l’impact environnemental des projets économiques, des expéditions et d’autres activités dans les mers. En outre, l’accord vise à placer la biodiversité en haute mer sous une protection internationale contraignante. Les deux tiers des océans font partie de la haute mer et sont donc en grande partie des zones de non-droit.

Lemke se dit « personnellement très ému

Après l’accord, le gouvernement fédéral allemand veut maintenant « passer rapidement à l’action ». « L’Allemagne va faire avancer la mise en œuvre de cet accord important », a déclaré la ministre fédérale de l’Environnement Steffi Lemke. Si les océans sont protégés, « nous nous protégeons aussi nous les hommes », a ajouté Mme Lemke. La ministre de l’environnement s’est montrée « personnellement très émue » par le succès « historique et écrasant » des négociations.

L’expert maritime Till Seidensticker de l’organisation de protection de l’environnement Greenpeace a fait savoir que l’accord était une grande promesse qui devait maintenant être tenue le plus rapidement possible par des actes concrets. Pour l’Allemagne aussi, le véritable travail commence maintenant. Le gouvernement fédéral, en collaboration avec d’autres pays, doit faire avancer rapidement la mise en œuvre de véritables zones protégées : libres de toute exploitation industrielle et de toute intervention humaine. La prochaine étape doit être l’arrêt des plans d’exploitation des ressources naturelles des grands fonds marins.

Reprise des négociations exclue

L’accord doit maintenant être examiné par des juristes et traduit dans les six langues officielles des Nations unies – avant de pouvoir être formellement adopté. Lee a exclu une réouverture des négociations ou des discussions sur le contenu. Le traité doit toutefois encore être ratifié par les pays membres.

« Ces zones protégées doivent maintenant être établies », Till Seidensticker, Greenpeace Allemagne, à propos de l’accord de l’ONU sur la protection de la haute mer

tagesschau24 16:00, 5.3.2023

Juste avant la percée à New York, un accord a été trouvé lors d’une autre conférence sur les océans au Panama : Les participants ont promis près de 20 milliards de dollars (18,8 milliards d’euros) pour la protection des océans. Le gouvernement américain a promis à lui seul près de six milliards de dollars pour 77 projets.

La définition des zones protégées est controversée

Les négociations compliquées de la cinquième conférence entre les États membres de l’ONU ont porté sur la question de savoir comment déterminer à l’avenir quelles parties de la haute mer seront définies comme zones protégées. Selon des diplomates, la Chine et la Russie en particulier ont insisté sur le fait que cela devait se faire à l’unanimité – ce qui aurait permis à un seul pays de bloquer toute décision.

Cela a apparemment été contourné : De source diplomatique, on a appris dans la nuit de samedi à dimanche que les zones protégées devraient déjà pouvoir être définies à la majorité des trois quarts des États membres.

Compromis sur le profit par la recherche

Un autre conflit clé a porté sur des découvertes de recherche potentiellement rentables, dont personne ne sait si elles deviendront un jour réalité : Les scientifiques espèrent que la découverte d’êtres vivants jusqu’ici inconnus dans les profondeurs à peine explorées et de leur patrimoine génétique permettra des percées, par exemple en médecine. Si des progrès fondamentaux devaient effectivement être réalisés, il serait possible d’en tirer un grand profit.

Sur cette question, les pays dits du Sud ont surtout lutté contre les principaux pays industrialisés du Nord. Comme les plus grandes économies sont susceptibles d’obtenir la plupart des bénéfices escomptés, un mécanisme de compensation a été mis en place pour les pays les plus pauvres. Selon l’agence de presse dpa, le compromis obtenu prévoit des paiements forfaitaires annuels de la part des pays industrialisés.

Avec des informations de Peter Mücke, ARD-Studio New York