Renseignement : la guerre en Ukraine est un « tournant de l’histoire ». Voici les nouveaux risques pour la sécurité

L’immigration et les ONG offrent un avantage logistique aux trafiquants.

C’est le numéro un de l’Aise, Giovanni Caravelli, qui souligne comment un nombre considérable de « petits groupes criminels dédiés au trafic international d’êtres humains » a été détecté. Le rapport enregistre « l’augmentation des sauvetages en mer effectués par des navires d’ONG, principalement dans la zone libyenne de Sar ». Ce sont précisément les activités de Sar, lit-on, qui sont souvent annoncées sur les réseaux sociaux par les facilitateurs de l’immigration irrégulière comme une garantie d’un voyage plus sûr vers l’Europe » : les navires sont « un avantage logistique pour les organisations criminelles » car ils leur permettent de réduire le nombre de bateaux, augmentant ainsi les profits, mais « exposant les personnes à bord à un risque plus concret de naufrage ».

Une aide à l’argumentation du gouvernement

C’est la thèse soutenue à plusieurs reprises par le gouvernement et par le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, confirmée par Mantovano : « C’est un fait objectif qui n’implique pas de considérations éthiques sur les ONG que si je place des navires à la limite des eaux territoriales j’augmente la probabilité que des barges de fortune partent du continent dans la certitude de rencontrer ces navires. Le rapport décrit exactement cette dynamique : la présence de navires d’ONG augmente la probabilité d’accidents, de chavirements et de décès en mer ».

Le Pnrr sous le prisme du renseignement

Le Pnrr « a été assumé comme un périmètre d’intérêt info-opératif prioritaire pour le développement, dans le domaine de l’interférence entreprise-criminalité, d’activités pour la protection de la sécurité nationale », assure le rapport. « L’action de renseignement a été orientée vers l’identification de vulnérabilités systémiques nationales et de possibles phénomènes de conditionnement des mécanismes de décision publique capables d’avoir un impact négatif sur la mise en œuvre et le respect du calendrier, également à travers le suivi de l’avancement des investissements, la supervision de la gestion financière et la prévention de manœuvres obstructives ou insaisissables au détriment de l’exécution du Plan ».

Conflits et comportements opportunistes dans le collimateur

Exécution compliquée par les criticités qui sont apparues, telles que « l’augmentation des prix des matières premières et de l’électricité, qui pourrait générer des conflits et des déséquilibres entre le client public et les entrepreneurs », « l’existence de comportements opportunistes de la part de certains opérateurs économiques visant à augmenter artificiellement les coûts « la pénurie de main-d’œuvre spécialisée, ainsi que d’équipements techniques sophistiqués difficilement disponibles sur le marché » et, enfin, « les difficultés d’accès au crédit bancaire et l’augmentation des coûts des sources de financement comme effets des politiques monétaires restrictives mises en œuvre au niveau européen ».

Cospito, « soudure improbable entre anarchistes et criminels ».

Dans la section  » subversion et extrémisme « , on ne pouvait manquer la référence au cas d’Alfredo Cospito, en grève de la faim contre le 41 bis depuis octobre. La menace anarcho-insurrectionnelle (31 actions de matrice anarchique en 2022) est « la plus concrète et la plus vitale, caractérisée par des composantes militantes déterminées à promouvoir, à travers une propagande fortement instigatrice, des projets de lutte centrés sur la typique « action directe destructive » ». L’affaire Cospito a déclenché « une mobilisation véhémente, soutenue et animée par de nombreux sigles, italiens et étrangers, qui se réfèrent, pour les modes opératoires, à la parabole subversive-terroriste des Fai/Fr ». Une activité soigneusement surveillée, ainsi que les sites des institutions, entreprises et centres de recherche soumis à des menaces. Mario Parente, directeur de l’Aisi, nie toutefois l’existence d’éléments qui pourraient confirmer des liens entre l’anarcho-insurrectionnalisme et le crime organisé : « Il faut le considérer comme improbable ».