Migrants et élèves étrangers en baisse pour la première fois depuis près de 40 ans

La tragédie du naufrage d’un bateau à 150 mètres du rivage devant Steccato di Cutro en Calabre a ramené la question des migrants au centre du débat. Un phénomène, celui de la migration, qui, ces dernières années, a pris des caractéristiques différentes, démontrant une fois de plus que le dossier est porteur de multiples facettes. Il suffit de lire le XXVIIIe rapport sur les migrations 2022, élaboré par la Fondation Ismu Ets (Initiatives et études sur la multiethnicité) et présenté mercredi 1er mars à Milan à l’Università Cattolica del Sacro Cuore, pour se faire une idée des différentes pièces qui composent la mosaïque.

La première concerne le système éducatif. Au cours de l’année 2020/2021, pour la première fois depuis environ 40 ans, il y aura une diminution du nombre d’élèves issus de l’immigration (ils sont environ 865 000, soit une diminution de 11 413 par rapport à l’année scolaire précédente). Compte tenu de la baisse numérique constante de la population scolaire italienne, la part des élèves issus de l’immigration reste toutefois de 10,3 % du nombre total d’élèves inscrits dans les écoles italiennes. Pour l’année scolaire 2020/21, 57,1 % des élèves non italiens du système éducatif fréquentent le premier cycle.

Un deuxième élément est représenté par les pays d’origine des personnes. Le nombre de débarquements enregistrés sur les côtes italiennes en 2022 est de 105 129 (+55,8% par rapport à 2021). Si le nombre de personnes enregistrées est sans aucun doute en augmentation, leur composition globale par citoyenneté a beaucoup changé par rapport aux années de la crise 2014-2017, lorsque – à l’exception des flux en provenance de Syrie en 2014 – les personnes originaires d’Afrique subsaharienne prédominaient. En 2022, les flux les plus importants provenaient d’Égypte (20 542), de Tunisie (18 148) et du Bangladesh (14 982). Les traversées enregistrées à la frontière terrestre, notamment avec la Slovénie, sont également particulièrement importantes : les données les plus récentes parlent d’environ 8 000 entrées entre le début de l’année et octobre 2022.

Six étrangers sur dix proviennent de pays tiers

Le nombre de citoyens non européens légalement présents en Italie au 1er janvier 2022 était de 3 562 000, soit environ 6 pour 10 étrangers présents (+5,6% par rapport à l’année précédente). L’âge médian de toutes les personnes présentes est de 36,3 ans et les hommes représentent 51%. La majorité des citoyens non européens sont originaires du Maroc (408 000), de l’Albanie (397 000), de la Chine (291 000) et de l’Ukraine (230 000).

Reprise modérée de la croissance de la population étrangère en Italie

L’enquête estime qu’au 1er janvier 2022, il y aura un peu plus de 6 millions d’étrangers présents en Italie, soit 88 000 de plus qu’à la même date en 2021. Le bilan démographique de 2021 montre donc une reprise modérée de la croissance de la population étrangère en Italie, à tel point que le rapport entre le nombre de citoyens étrangers vivant en Italie et celui de la population « résidant habituellement » sur le territoire italien passe de 9,88% l’année dernière à 10,1% en 2022 (tous deux au 1er janvier). Alors que le total des résidents marque une croissance modeste (+22 mille) et que les immigrés irréguliers enregistrent une réduction modérée (506 mille unités, contre les 519 mille de l’année précédente ; -2,5%) due également aux effets de l' »émersion 2020″, le groupe qui a enregistré la plus grande croissance – substantiellement due à la revitalisation du flux annuel des permis de séjour – est celui des « non-résidents réguliers », qui a augmenté de 79 mille unités. L’année 2021 marque une augmentation significative des nouveaux permis de séjour (environ 242 mille, +127% par rapport à l’année précédente).