Insultes, plainte pénale, lettres explosives : comment la lutte de pouvoir entre deux syndicats s’envenime en coulisses à la Deutsche Post

Depuis des semaines, des grèves d’avertissement sont organisées à maintes reprises à la Deutsche Post.

Dans les coulisses des efforts syndicaux pour obtenir une augmentation de salaire pour les employés de la poste, une lutte de pouvoir fait rage entre le grand syndicat Verdi et la plus petite représentation des employés DPVKom.

Le DPVKom a des revendications salariales moins élevées que Verdi et ne veut pas participer à une éventuelle grève générale à partir de la semaine prochaine. Le conflit entre les syndicats s’aggrave de plus en plus – jusqu’à une plainte pénale.

Les fronts avant du conflit tarifaire à la Deutsche Post sont en fait clairs.

D’un côté, le syndicat Verdi demande aux quelque 160.000 employés de la Poste une augmentation de salaire de 15 pour cent sur une durée d’un an. Verdi justifie ses revendications par l’inflation, qui touche durement de nombreux employés de la poste. D’un autre côté, la Poste propose une augmentation de salaire en deux étapes à partir de 2024, pour un total de 340 euros par mois. Verdi a qualifié cette dernière de « très éloignée » de ses propres revendications.

Depuis des semaines, les représentants des salariés et des entreprises se disputent donc, et des grèves d’avertissement ont eu lieu à plusieurs reprises pendant cette période. Mais à partir du milieu de la semaine prochaine, le conflit pourrait s’envenimer, car la menace d’une grève totale à durée indéterminée plane. Un vote des membres de Verdi est en cours jusqu’au 8 mars. L’issue est incertaine.

Et c’est là que s’ouvre un autre front, plus discret, du conflit social. En effet, le syndicat spécialisé DPVKom – nettement plus petit que Verdi, mais représentant également quelques milliers d’employés de la poste – ne veut pas participer à une telle grève. Il a en outre ses propres exigences salariales, parfois plus basses, vis-à-vis de Deutsche Post. Une situation qui a depuis longtemps conduit à une lutte de pouvoir acharnée entre les deux syndicats.

DPVKom a des exigences salariales moins élevées que Verdi – et ne veut pas d’une grève totale

Business Insider s’est procuré une lettre de Christina Dahlhaus, présidente de DPVKom, adressée à Thomas Ogilvie, directeur des ressources humaines de Deutsche Post AG, datée du 23 février. La lettre est une réaction à la dernière offre tarifaire de la Poste.

Dans sa lettre, Christina Dahlhaus souligne que l’offre contient des revendications centrales et exclusives de DPVKom – comme le paiement immédiat d’un 13e mois de salaire et le versement d’une prime complète de compensation de l’inflation d’un montant de 3000 euros.