De Fioroni à Serracchiani et Gori : premiers glissements de terrain au PD après la victoire de Schlein

Gori,  » Schlein ? Cela dépend d’elle si elle sera encore mon parti ».

« Est-ce que je m’attendais à ça ? Un peu, oui. Dans la dernière partie de la campagne du congrès, je sentais un climat différent à la veille de Schlein. Je voyais qu’il y avait eu une mobilisation de nouveaux sujets. J’avais remarqué un climat différent sur elle. Elly a gagné parce qu’elle était plus nouvelle, elle a su impliquer les jeunes et les femmes et c’est son mérite ». Ainsi Giorgio Gori, maire de Bergame dans le camp réformiste, à Omnibus sur La7. Maintenant, Elly devra avoir la capacité de valoriser les différentes énergies présentes au sein du PD. Un parti avec plusieurs fractures, avec de fortes différences territoriales entre le Nord et le Sud, générationnelles, de culture politique qu’il sera important de garder ensemble et tout cela dépend d’elle, de la façon dont elle abordera certaines questions fondamentales : gardera-t-elle la position atlantiste ou non ? S’en tiendra-t-elle à la ligne de Letta sur l’Ukraine ou non ? Sera-t-elle pragmatique sur le travail, c’est-à-dire non seulement la défense des salaires mais aussi la création d’emplois ou non ? » « Si c’est le cas, le PD sera mon parti. Je lui souhaite bonne chance, je vois aussi le potentiel de ce qu’elle a réussi à faire. Mais il est certain qu’il y a aussi des risques », conclut Gori.

La zone Bonaccini attend, « nous sommes loyaux mais maintenant tout dépend de Schlein ».

Le lendemain est un jour de déception évidente, de grande inquiétude et d’attente. C’est ainsi qu’on le raconte depuis les parties du front qui ont soutenu Stefano Bonaccini. Maintenant, tout dépend d’elle », c’est le mantra de ces heures. Et le sous-entendu est « il dépend d’elle » si elle parvient à maintenir l’unité du parti. « L’inquiétude est forte, le risque d’une hémorragie de dirigeants et d’électeurs est concret », explique-t-on. L’attente se situe à deux niveaux. Le premier est d’ordre organisationnel. L’as Schlein va-t-il tout prendre ou va-t-il demander une collaboration ? Nous serons loyaux, mais nous ne disons pas que nous la soutenons. Nous restons pour représenter une partie importante du parti qui n’a pas voté pour Schlein. A commencer par les membres qui ont voté Bonaccini par 18 points’, précise-t-on. Mais que se passe-t-il si Schlein s’ouvre à un front uni ? L’impression du front Bonaccini est que ce ne sera pas la voie choisie par le nouveau secrétaire. Et nous ne demandons rien, nous ne demandons certainement pas à rejoindre le secrétariat ».

L’hypothèse de nouveaux chefs de groupe, en pôle Boccia au Sénat, Gribaudo-De Biase à l’hémicycle

Simona Malpezzi au Sénat et Debora Serracchiani à la Chambre ont déjà annoncé qu’elles mettraient leur mandat à disposition. On pourrait donc s’acheminer vers de nouveaux chefs de groupe au Parlement. Mais il reste à savoir avec quel schéma. Deux présidents, tous deux de la majorité, ou pas ? Parmi les parlementaires PD, on rapporte que Francesco Boccia serait en pole position comme nouveau chef de groupe au Sénat, tandis qu’à l’hémicycle on évoque les noms de Chiara Gribaudo, Chiara Braga et Micaela De Biase. L’idée serait de travailler « sur le paquet complet » et, selon toute vraisemblance, rien ne sera fait avant une semaine. Notamment parce qu’entre-temps, il faut dénouer le nœud des relations avec la minorité, la zone Bonaccini vaincue au congrès. Et, explique-t-on, la définition du paquet complet « dépend beaucoup du type d’accord qui sera conclu avec la minorité et de l’existence ou non d’un secrétariat unitaire ».

Calenda, le résultat des primaires n’exclut pas une alliance avec le Pd

« Le résultat des primaires n’exclut pas une alliance avec le Pd. Dans la vie rien n’est exclu, même s’il est clair que nous sommes dans des positions très différentes ». C’est ce qu’a souligné le leader de l’Action, Carlo Calenda. Les prochaines élections, a-t-il poursuivi, sont les élections européennes, et nous allons prendre des chemins différents. D’ici aux élections européennes, la politique est un siècle, et tout change. ‘Sur des questions spécifiques, par exemple le salaire minimum, que nous soutenons depuis la campagne électorale de 2018’, a-t-il ajouté, ‘nous sommes tout à fait prêts à collaborer. Sur les soins de santé, qui sont une priorité pour nous depuis avant Covid, nous sommes tout à fait prêts à collaborer. Mais ce sont des choses individuelles, car la ligne de Schlein,’ a-t-il réitéré, ‘est très différente de la nôtre’.

Meloni appelle Schlein, je m’attends à une forte opposition

« Je pense que c’est un scénario très intéressant, j’ai appelé Elly Schlein pour lui souhaiter personnellement bonne chance, bien sûr je m’attends à une opposition très dure, j’ai fait une opposition très dure ». C’est ce qu’a déclaré la première ministre Giorgia Meloni à l’émission  » Five minutes  » de Bruno Vespa. « La confrontation des idées ne m’a pas inquiétée, ne m’a jamais fait peur ». Je l’ai entendue dire que le PD « sera un problème pour le gouvernement Meloni : pour nous la démocratie n’a jamais été un problème, au contraire elle l’a été pour la gauche, pour nous la confrontation si elle se fait sur des idées est une bonne nouvelle. Je suis certainement prêt pour la confrontation et je vous souhaite plus de travail ».