Moins de bureaucratie et plus de rapidité exigées

L’Ukraine a un besoin urgent d’armes et de munitions pour se défendre contre les attaques russes. L’Occident veut certes livrer – mais en Allemagne notamment, la bureaucratie retarde les processus. La politique et l’industrie exigent des réformes rapides.

La déléguée à la défense du Bundestag, Eva Högl, insiste pour que les politiques prennent des engagements financiers à long terme pour l’industrie de l’armement et pour que la procédure d’attribution soit simplifiée. « L’industrie doit maintenant développer au plus vite des capacités de production et pour cela, elle a aussi besoin d’engagements de la part des politiques pour que cela soit financé – et ce au-delà du budget fédéral 2024 », déclare la politicienne du SPD au Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND).

Selon elle, au-delà du fonds spécial de 100 milliards, le budget de la défense doit en tout cas être augmenté de dix milliards d’euros. « Nous avons besoin de cet argent, mais aussi de meilleures procédures et structures. Tout doit aller beaucoup plus vite ». Cela concerne les nouvelles acquisitions ainsi que le réapprovisionnement du matériel qui sera remis à l’Ukraine. « Nous devons simplifier les obstacles juridiques, la législation. Cela commence par le droit européen des marchés publics ». Les problèmes d’approvisionnement existent dans tous les États membres européens, a déclaré Mme Högl.

Airbus dans une « situation insatisfaisante

Le constructeur aéronautique Airbus, qui construit l’avion de transport militaire A400M, attend actuellement à lui seul des autorisations d’exportation du gouvernement fédéral pour un montant de plusieurs milliards d’euros. Le chef de la division armement, Michael Schöllhorn, s’est exprimé à ce sujet auprès de l’agence de presse Reuters. « Nous voyons déjà un intérêt de la part de différents pays en ce qui concerne l’A400M. Malheureusement, nous avons pour l’instant du mal à obtenir les licences d’exportation allemandes dans les délais », a critiqué Schöllhorn en demandant des procédures d’exportation et d’autorisation plus rapides.

« Notre problème actuel est le suivant : jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune commande de la part du Zeitwende, et des exportations importantes ne sont pas autorisées », a critiqué le manager. « C’est donc une situation très insatisfaisante pour nous, notamment en ce qui concerne les entrées de commandes ». Peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le chancelier allemand Olaf Scholz avait annoncé un « changement d’époque » dans la politique de sécurité. Un fonds spécial de 100 milliards d’euros doit permettre à la Bundeswehr de se remettre à niveau.

Selon Schöllhorn, des commandes pour plusieurs plates-formes – et pas seulement pour l’A400M – sont bloquées auprès du gouvernement. Schöllhorn n’a pas indiqué de montant concret, mais a souligné : « Au total, cela représente alors des milliards ». Dans son discours à la Conférence sur la sécurité de Munich, le chancelier allemand a souligné que les chaînes de production de l’industrie devaient fonctionner. « Pour assurer cela, nous avons besoin de commandes – d’autant plus si l’on nous refuse en même temps l’exportation ».