Deux tiers des expulsions échouent

Seul un tiers environ de tous les demandeurs d’asile déboutés ont été expulsés en 2022. La CDU/CSU critique la politique de rapatriement de l’Ampel – et présente son propre document de position sur l’immigration.

Environ deux tiers des expulsions de demandeurs d’asile d’Allemagne échouent. Selon le gouvernement fédéral, 12.945 expulsions ont été exécutées l’année dernière. Cependant, 23.337 mesures d’expulsion n’auraient pas pu être exécutées. C’est ce qui ressort d’une réponse du gouvernement fédéral à une question du groupe parlementaire de l’Union au Bundestag, citée par le journal « Welt am Sonntag ». Les raisons de l’échec des expulsions étaient notamment l’annulation des vols ou l’absence des personnes concernées le jour de leur départ.

Critiques de l’opposition

Le porte-parole de la CDU/CSU pour les affaires intérieures au Bundestag, Alexander Throm, a déclaré au journal : « L’Allemagne se trouve dans la crise migratoire la plus grave depuis 2016. Dans ce contexte, une politique de retour réussie doit être une priorité au niveau fédéral et dans les Länder ». Throm a reproché à la coalition de l’Ampel de n’avoir rien mis en œuvre de son « offensive de rapatriement ».

Il s’est référé à l’accord de coalition entre le SPD, les Verts et le FDP. Il y est dit : « Toutes les personnes qui viennent chez nous ne peuvent pas rester. Nous lançons une offensive de rapatriement afin de mettre en œuvre les départs de manière plus conséquente, en particulier l’expulsion des criminels et des personnes dangereuses ». Au 31 décembre, selon le registre central des étrangers, un total de 304.308 personnes tenues de quitter le territoire de manière exécutoire se trouvaient en Allemagne, dont 248.145 possédaient une autorisation de séjour (Duldung).

Merz déplore une « situation dramatique

Le chef de la CDU, Friedrich Merz, a reproché à la coalition de l’Ampel de mélanger systématiquement la politique d’asile et celle du marché du travail. « Le gouvernement fédéral ne veut manifestement pas admettre à quel point la situation est dramatique dans de nombreuses communes en Allemagne ». La CDU/CSU reconnaît la responsabilité humanitaire de l’Allemagne pour les personnes en quête de protection, a déclaré Merz.

« En même temps, nous proposons un ensemble de mesures nationales, européennes et internationales pour gérer et limiter l’immigration irrégulière ». Entre autres, une cellule de crise et de coordination devrait être mise en place à la chancellerie. En outre, Merz invite environ 700 maires et conseillers régionaux à Berlin fin mars pour discuter avec eux des problèmes liés à l’hébergement des réfugiés.

Document de position de l’Union

Selon la volonté des chrétiens-démocrates, les procédures d’asile devraient à l’avenir être clairement séparées des procédures d’immigration pour les travailleurs qualifiés. La direction du groupe parlementaire de l’Union au Bundestag a présenté un document de position à ce sujet. L’objectif est de réorganiser l’arrivée de travailleurs qualifiés étrangers en Allemagne en créant une agence fédérale de l’immigration.

« Les travailleurs qualifiés recevront ainsi des services d’une seule source : du placement à l’emploi, de l’examen des conditions d’entrée, en passant par le visa nécessaire, jusqu’au titre de séjour une fois arrivé en Allemagne », peut-on lire dans le document.

Plans des feux de signalisation

La coalition Ampel veut elle aussi combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée toujours plus important en faisant venir beaucoup plus de travailleurs de l’étranger. Contrairement à aujourd’hui, les citoyens non européens sans diplôme reconnu devraient être autorisés à venir dans le pays. Les critères de sélection devraient être l’expérience professionnelle ou le lien avec l’Allemagne.

Le changement le plus important est sans doute la possibilité pour les « ressortissants de pays tiers ayant un bon potentiel » d’entrer en Allemagne pour y chercher un emploi. Une carte d’opportunité sera délivrée à cet effet. Pendant deux semaines, les citoyens non européens pourront ainsi faire un essai pendant leur recherche d’emploi. Depuis 2020, il existe déjà une loi sur l’immigration de main-d’œuvre qualifiée. Les travailleurs qualifiés ayant suivi une formation professionnelle à l’étranger obtiennent le droit de séjourner pendant six mois pour chercher un emploi.