
La manœuvre a atteint la ligne d’arrivée de l’approbation parlementaire finale. Mais au moins pour le chapitre des pensions, les prolongations sont en vue. Et pas seulement parce que le 19 janvier 2023 débutera le débat entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la nouvelle réforme des retraites qui, à partir de 2024, aura pour mission de dépasser progressivement la loi Fornero. Au sein du gouvernement, certains sont encore tentés de desserrer l’étau de l’Option femmes en tirant parti des ajustements apportés au décret Milleproroghe. Le gouvernement aura également pour tâche, par l’intermédiaire des ministères du Travail et de l’Économie, de publier l’indispensable décret ministériel définissant les modalités d’attribution et de versement de la prime dite Maroni à garantir à ceux qui, remplissant les conditions du quota 103, décideront de différer leur sortie.
La pression sur l’option des femmes
Le texte final de la manœuvre sur l’Opzione confirme l’approche donnée par le gouvernement dès son lancement : une prorogation annuelle mais avec un durcissement par rapport au régime actuellement en vigueur qui permet aux travailleuses de prendre une retraite anticipée, avec le recalcul contributif de l’allocation, si elles ont 58 ans (59 ans si elles sont « indépendantes ») et 35 cotisations. La retraite ne sera désormais possible que pour certaines catégories (aides familiaux, travailleurs « licenciés » ou ayant une invalidité civile de 74 % ou plus) avec une condition d’âge de 60 ans, qui passe à 59 ans s’il y a un enfant et à 58 ans avec deux enfants ou plus. Avec ce relookage, l’audience potentielle se réduit à 2 900 travailleuses.
La tentative ratée de l’extension sèche
Tout au long du passage de la manœuvre à la Chambre, l’opposition a insisté pour desserrer cette emprise et ouvrir la voie à une extension sèche du régime actuel, ce qui n’aurait pas déplu au ministère du Travail. Le sous-secrétaire au travail lui-même, Claudio Durigon, a déclaré : « J’avais espéré faire plus, mais nous avons le temps d’apporter des améliorations ». La pierre d’achoppement qui n’a pas été surmontée lors de la navigation parlementaire de la manœuvre est celle des ressources : 80 millions pour 2023 et 240 millions pour 2024 seraient nécessaires pour rendre possible une prolongation avec les exigences actuelles.
L’hypothèse de Milleproroghe
Une piste envisagée au sein de la majorité pour desserrer un peu l’étau de l’Option femmes prévue par la manœuvre est celle d’éventuels aménagements du décret Milleproroghe, adopté par le gouvernement le 21 décembre. Compte tenu du coût d’une prolongation sèche, une solution viable pourrait consister à prolonger la mesure en conservant le régime actuellement en vigueur, mais en relevant le seuil d’âge de 58 (59 pour les « indépendants ») à 60 ans. Toutefois, même dans ce cas, l’opération ne serait pas gratuite.
La prime Maroni
Les salariés qui, en 2023, rempliront les conditions requises pour le quota 103 (au moins 62 ans et 41 ans de cotisations) pourront décider de différer leur sortie en bénéficiant d’une prime qui, sur le modèle de l’incitation Maroni, se traduira par le transfert directement dans l’enveloppe salariale du quota de cotisations propres du travailleur (environ 9,19%), qui devrait être affecté à l’institution de sécurité sociale.