Nouveau poste pour l’ex-chef de la cyberdéfense allemande – Politique

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le site Internet de l’Académie fédérale d’administration publique (BAköV) pour comprendre qu’il ne s’agit pas exactement d’une autorité fédérale de tout premier ordre. Des séminaires tels que « Gestion générale de projet » ou encore « Conseils pratiques pour la durabilité au travail » sont présentés dans le style d’un catalogue d’université populaire du siècle dernier. L’institut, fondé en 1969, propose des formations continues pour les fonctionnaires et les employés de l’État fédéral depuis son siège à Brühl, près de Cologne, avec quelques douzaines de collaborateurs.

Désormais, l’intérêt du public pour l’autorité devrait nettement augmenter. En effet, le nouveau président de la BAköV prendra ses fonctions le 2 janvier. Le ministère fédéral de l’Intérieur a confirmé mardi qu’Arne Schönbohm reprendrait le poste à la fin de l’année. Il était jusqu’à présent directeur de l’Office fédéral de la sécurité des technologies de l’information (BSI), où il a été écarté de la tête du BSI à l’automne dans des circonstances aussi spectaculaires qu’opaques, suite à une apparition douteuse dans une association de cybersécurité ayant des contacts avec les milieux du renseignement russe.

La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser (SPD) aurait été irritée par le fait que le chef du BSI entretenait, malgré les avertissements, des contacts étroits avec le très controversé « Conseil de cybersécurité », dont le président avait déjà reconnu auparavant avoir des contacts avec des services secrets russes. La confiance dans l’expert en cybersécurité le plus puissant du pays a été perdue, a-t-on entendu. Le fait que l’émission satirique de Jan Böhmermann sur la ZDF ait mis le sujet sur la place publique a accéléré le départ de Schönbohm.

Mais par la suite, le ministère a eu du mal à étayer les accusations. Il s’est d’abord avéré qu’un secrétaire d’Etat du ministère de Faeser avait approuvé l’intervention de Schönbohm et même son discours. Le Verfassungsschutz aurait également surveillé les entretiens de Schönbohm avec le chef de l’association. Mais ce que le ministère fédéral de l’Intérieur reprochait concrètement au chef du BSI de l’époque est resté dans l’ombre jusqu’à la fin. Même les commissions de surveillance du Bundestag ont tenté en vain de rassembler des faits. Il est toutefois apparu clairement que Schönbohm et le service compétent du ministère de l’Intérieur se croisaient depuis longtemps.

Schönbohm ne doit pas renoncer à son salaire

La perte de confiance est apparemment limitée. L’interdiction d’exercer une activité pour Schönbohm a été levée avec le changement, dit-on maintenant dans les milieux gouvernementaux. Schönbohm travaille à Brühl depuis début décembre. Le ministère s’est même donné du mal pour rendre ce changement possible. Ainsi, dans le dernier budget, le salaire du poste BAköV a été augmenté de B6 à B8, l’échelon salarial de Schönbohm. Ainsi, il n’a pas à s’inquiéter d’une perte de salaire, mais seulement d’une perte d’importance : au lieu de 1700 postes de la BSI et de 217 millions d’euros de budget, il ne dirigera plus que 55 collaborateurs et 3,5 millions d’euros de ressources.

Au moins, Schönbohm pourra désormais s’appeler représentant spécial pour la modernisation du paysage de la formation continue de l’Etat fédéral – c’est ainsi que le BMI a revalorisé le poste de Schönbohm. Ce changement entraîne d’autres rocades à la tête des autorités fédérales. L’ancien président de la BAköV, Alexander Eisvogel, dirigera le service des achats du ministère de l’Intérieur à Bonn. Son ancienne directrice, Ruth Brand, deviendra en janvier la nouvelle présidente de l’Office fédéral des statistiques à Wiesbaden – et donc en même temps la nouvelle responsable des élections fédérales.