Mercredi des cendres politique en Bavière : retour à la polémique normale – Bavière

Dernièrement, le mercredi des Cendres a été par deux fois ce qu’il devrait toujours être selon l’article trois de la loi bavaroise sur les jours fériés : un « jour calme ». D’abord à cause de la pandémie, ensuite à cause du début de la guerre en Ukraine. Maintenant, fini le silence, lors du Mercredi des Cendres politique 2023, les partis se rencontreront à nouveau dans plusieurs villes de Basse-Bavière pour s’envoyer des piques verbales. « Du poisson plutôt que de la viande, mais définitivement pas de la nourriture allégée », attend le Straubinger Tagblatt. Eh bien, à table !

Bien sûr, la CSU ne s’embarrasse pas non plus d’exagérations. Le chef du groupe régional Alexander Dobrindt qualifie la manifestation du parti dans la Dreiländerhalle de Passau de « cathédrale de la culture politique », ce bâtiment plutôt fonctionnel et stérile qui n’a rien d’une cathédrale. Pendant ce temps, Martin Huber s’en tient aux images linguistiques aussi connues que monumentales que son parti utilise depuis toujours pour étiqueter son Mercredi des cendres politique. Le secrétaire général de la CSU parle de la « plus grande table des habitués du monde », de la « grande fête de la politique bavaroise », de « 10 000 personnes ressenties » – bien que seules 4000 personnes soient autorisées à entrer dans la salle. Cette fois-ci, on pourrait vraiment avoir l’impression que c’est plein à craquer, en tout cas si l’on se réfère au Mercredi des Cendres 2021. A l’époque, le chef du parti Markus Söder était assis dans un décor de théâtre paysan et le public était composé de figurines en carton dont les applaudissements, conformément à la pandémie, provenaient de la bande. Désormais, Söder s’exprimera à nouveau devant des personnes en chair et en os, qui devraient être bien disposées à son égard. La CSU a récemment obtenu 42 pour cent dans un sondage Forsa, ce qui n’est pas négligeable pour le public du parti qui, cette fois-ci, ne sera pas poussé par le chef de la CSU de Basse-Bavière, Andreas Scheuer, qui a également été hué en 2019. Mais par son successeur probable, Christian Bernreiter. C’est une année électorale, rien ne doit troubler l’ambiance.

Hubert Aiwanger s’échauffe déjà depuis un certain temps pour le mercredi des Cendres, que l’Union européenne a décidé d’organiser. Les électeurs libres dans la salle des fêtes de Deggendorf. Sur Twitter, il ne cesse de s’en prendre à la « bulle verte » ou aux « mangeurs d’herbe verts de gauche ». Le « Krawallwanger » est cité par la Image et constate avec justesse que pour le chef du FW, « c’est tous les jours le mercredi des cendres ». La température est donc bonne chez Aiwanger, dont les discours n’ont jamais été pour les nerfs fragiles. Avec lui, le public sait à quoi s’en tenir, seuls les destinataires de ses impertinences sont différents de ceux d’autrefois. Tirer à boulets rouges sur la CSU, cela ne fonctionne plus aussi bien depuis qu’il gouverne lui-même avec la CSU. Lors du dernier Mercredi des Cendres, Aiwanger avait au moins adressé un avertissement à Söder, qui flirtait alors avec les Verts : « Faites toujours bien attention à qui vous laissez entrer par la porte », avait dit Aiwanger en 2021. Entre-temps, Söder ne flirte plus, c’est pourquoi la CSU peut s’attendre à ce que la fureur d’Aiwanger touche cette fois les autres.

« Leurs grands atouts » offrent les Les Verts selon leurs propres termes : la présidente fédérale Ricarda Lang ainsi que le duo de tête pour les élections au Landtag Ludwig Hartmann et Katharina Schulze. Lang était déjà venue récemment en Bavière, lors de la retraite du groupe parlementaire à Bad Wörishofen. Là, Hartmann a fixé un objectif ambitieux : « 20 pour cent plus un très, très gros X ». C’est en effet la force que son parti devra atteindre à l’automne pour ne pas être dépassé lors de la formation du gouvernement. La situation des Verts : ils veulent gouverner, mais n’ont pas encore de perspective pour cela. Dans les sondages, ils se maintiennent aux 18 pour cent de 2018, un potentiel de base apparemment acquis. Söder a toutefois exclu la coalition noire-verte, une autre majorité est actuellement hors de portée de toute imagination. Les Verts veulent donc faire de ces élections un « référendum sur la politique énergétique en Bavière » – et le mercredi des Cendres devrait en être le prélude. Ce qui sera passionnant : Jusqu’à quel point la CSU, avec laquelle ils souhaiteraient pourtant former une coalition, sera-t-elle visée ?

Le site SPD ne présente pas de personnalités berlinoises cette année. Lorsque la nouvelle est tombée, la CSU s’est empressée de plaisanter : la chancellerie et la maison de Willy Brandt auraient déjà fait une croix sur les élections régionales pour les camarades bavarois. Iwo, dit-on au SPD, une décision consciente : En cette année électorale, le candidat Florian von Brunn doit être au centre de l’attention. Et en effet, le chef du parti fédéral Lars Klingbeil a récemment rendu visite au groupe parlementaire au Landtag et a souligné que Brunn et son équipe pourront compter sur une aide électorale conséquente de Berlin en 2023. Les deux nouveaux secrétaires généraux, Ruth Müller et Nasser Ahmed, seront présents à Vilshofen.

Le site AfD invite à Osterhofen, le chef du Land Stephan Protschka et la tête de liste de Basse-Bavière Katrin Ebner-Steiner y prendront la parole. Gerald Grosz, journaliste autrichien et ex-politicien du FPÖ et du BZÖ, est attendu. Dans une vidéo de l’AfD bavaroise pour le Mercredi des Cendres, Grosz s’insurge par exemple contre le fait que les Verts « renient l’identité de la société majoritaire ». Le ton devrait ainsi être donné pour cette rencontre où, traditionnellement, non seulement les membres et les sympathisants, mais aussi les protecteurs de la Constitution écoutent attentivement.

Le ministre fédéral des Finances Christian Lindner rencontre à Dingolfing un groupe bavarois d’extrême droite. FDPqui a sans doute grand besoin d’encouragements. Dernièrement à Berlin et avant cela lors d’autres élections, le chef de l’Etat Martin Hagen et son équipe ont pu observer l’échec des libéraux ailleurs – le malus de l’Ampel, bon sang. D’après les derniers sondages, le FDP ne serait plus élu au Maximilianeum. Hagen a bien l’intention de représenter le « FDP pur » dans la campagne électorale et de ne se situer en aucun cas dans un camp de l’Ampel. On peut s’attendre à ce que Lindner ne fasse pas l’éloge des feux de signalisation à Dingolfing – mais souligne plutôt les positions qui ont effectivement été adoptées à Berlin. Ou, comme on le dit dans les milieux du FDP, « ce que nous avons empêché de faire de pire contre le SPD et les Verts ».

L’opposition extraparlementaire célèbre également le mercredi des Cendres. Le site Gauche invite sur un bateau à Passau, avec la cheffe fédérale Janine Wissler. Le site ÖDP prévoit également une action particulière à Passau : un sosie de Söder doit mettre en scène des forages de fracturation près du hall de la CSU. Le site Parti bavarois à Vilshofen, insiste sur le fait d’être « l’original ». Une tradition plus ancienne de la paysannerie, qui consistait à tenir des discours politiques lors du marché au bétail du mercredi des Cendres, a été remise au goût du jour par ce parti après la Seconde Guerre mondiale.