Le 16 mars, l’armée de Poutine bombarde le théâtre de Marioupol où des centaines de civils se sont réfugiés. L’attaque laisse un bain de sang derrière elle. Et divise la troupe de théâtre : les uns répètent désormais dans l’ouest de l’Ukraine, les autres font une tournée en Russie.
Lorsque le dernier rideau est tombé à Marioupol, alors qu’entre les décombres du théâtre, les mourants hurlaient et les survivants rampaient à l’air libre, un jeune homme vêtu d’un costume de Spiderman couvert de poussière a trébuché à travers les décombres. L’étudiant en art dramatique Dmytro Muranzew n’avait pas enlevé son déguisement depuis près de trois semaines. C’était tout simplement la pièce la plus chaude qu’il avait trouvée dans l’armoire de sa chambre d’étudiant lorsque les chauffages sont tombés en panne peu après le début du siège de la ville portuaire sur la mer Noire – une trouvaille faite par hasard dans un magasin d’occasion, achetée avant la guerre pour 30 grivnias, un petit euro.
