Lavrov réaffirme la position intransigeante de la Russie – Politique

En cette fin d’année, la Russie a réaffirmé sa position intransigeante dans la guerre contre l’Ukraine, montrant à quel point d’éventuels pourparlers de paix ont peu de chances d’aboutir actuellement. Dans une interview accordée à l’agence de presse Tass, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que « l’ennemi » connaissait bien les propositions russes de « démilitarisation et de dénazification » des régions contrôlées par « le régime ». Les exigences de Moscou doivent être satisfaites, « sinon la question sera tranchée par l’armée de la Russie », a déclaré Lavrov.

Il a souligné à cette occasion que les soi-disant républiques populaires de Louhansk et de Donetsk, ainsi que les régions de Kherson et de Zaporijjia, que la Russie a annexées mais qu’elle ne contrôle pas entièrement, sont « notre nouveau pays ». Le ministre russe des Affaires étrangères a accusé les Etats-Unis et leurs alliés de l’OTAN d’avoir pour « objectif stratégique de vaincre la Russie sur le champ de bataille », de l’affaiblir « ou même de la détruire ».

L’Ukraine, en revanche, qui se défend contre les attaques russes depuis le 24 février, exige le retrait de toutes les troupes russes de son territoire, y compris de la péninsule de Crimée annexée en 2014, avant le début d’éventuelles discussions.

Après les fêtes de fin d’année, les combats se sont poursuivis en Ukraine sur plusieurs fronts dans le Donbass et dans le sud du pays. Un porte-parole du ministère russe de la Défense a évoqué lundi des « attaques réussies » dans la région de Donetsk. Jusqu’à 60 soldats ukrainiens ont été « détruits ». Il n’est pas possible de le vérifier de manière indépendante. Le journal ukrainien Ukrainska Pravda a rapporté que la Russie avait attaqué à l’artillerie les infrastructures critiques de Kherson, endommageant également un jardin d’enfants et un centre médical. Personne n’a toutefois été blessé.

Le président ukrainien Volodimir Selenskij avait auparavant qualifié la situation sur le front de l’est de l’Ukraine de « difficile et douloureuse ». Près de neuf millions de personnes seraient encore privées d’électricité en Ukraine, après les attaques répétées de la Russie sur les infrastructures ces dernières semaines. Selenskij a évoqué les « énormes ressources » déployées par la Russie. Le chef du Kremlin Vladimir Poutine avait annoncé la semaine dernière qu’il n’y avait pas de limites financières pour l’armée russe en Ukraine.

Pour soutenir l’Ukraine, la présidente de la commission de la défense au Bundestag, Marie-Agnes Strack-Zimmermann, a demandé au chancelier Olaf Scholz (SPD) de faire preuve de plus de détermination. « Je suis tellement fatiguée des excuses pour lesquelles nous ne pouvons pas livrer de chars », a déclaré la politicienne du FDP au Redaktionsnetzwerk Deutschland. « Le monde occidental libre attend avec impatience que l’Allemagne agisse ». L’Ukraine demande depuis longtemps au gouvernement fédéral de lui fournir des chars de combat de type Leopard-2. Une question posée par la députée de gauche Sevim Dagdelen a cependant révélé que le gouvernement allemand avait jusqu’à présent autorisé cette année des exportations d’armes pour un montant d’au moins 8,35 milliards d’euros, dont 2,24 milliards de matériel militaire à destination de l’Ukraine.