Une algue toxique est la cause « la plus plausible » de la mort des poissons dans l’Oder

Des experts allemands estiment que la propagation massive d’une algue toxique est la cause la plus probable de la mortalité massive de poissons constatée dans l’Oder à l’été 2022. C’est ce qui ressort d’un rapport rédigé par un groupe d’experts nationaux sous la direction de l’Office fédéral de l’environnement et publié par le ministère fédéral de l’environnement. Les chercheurs confirment ainsi les hypothèses émises jusqu’à présent sur les causes de la catastrophe écologique.

L’analyse conclut que le sel déversé a contribué à la prolifération massive des algues saumâtres. Prymnesium parvum a conduit à la mort de l’animal. Celui-ci aurait à son tour produit une substance toxique qui aurait entraîné la mort massive des poissons ainsi que d’autres organismes comme les escargots et les moules. Selon le rapport, les chercheurs n’ont pas été en mesure d’identifier le responsable de l’introduction des sels. La source exacte des sels, des autres éléments et des produits chimiques n’est pas claire, peut-on y lire.

Dans l’ensemble, les analyses indiquaient des « mécanismes d’action multicausaux » qui auraient conduit à la mort massive des animaux. Des températures élevées et une faible pluviométrie auraient aggravé la situation en augmentant la concentration des substances nocives. Les experts ont également constaté la présence d’herbicides, pour lesquels il s’agit « très probablement de rejets industriels ». Les intoxications aiguës ne peuvent toutefois pas en être déduites, ont-ils précisé.

L’analyse de plus de 1200 substances et éléments connus aurait montré que les substances détectées provenaient « typiquement de rejets de stations d’épuration industrielles ou communales ». Le rapport ne donne pas plus de détails à ce sujet.

Afin de prévenir de futures catastrophes de ce type, les scientifiques recommandent entre autres de poursuivre les recherches sur la propagation de l’algue saumâtre et d’améliorer le système d’alerte et de notification transfrontalier. Les autorisations existantes pour les rejets de substances dans l’eau devraient également être revues.

La mort massive des poissons a été découverte le 9 août sur la rive allemande du fleuve frontalier. Selon les informations du gouvernement, les autorités polonaises avaient déjà eu de premières indications à ce sujet fin juillet. L’Allemagne a reproché à la Pologne de ne pas avoir signalé les événements à temps. Un groupe d’experts germano-polonais mis en place à la mi-août n’a pas présenté de rapport commun. A la place, il y a désormais deux analyses séparées de chaque côté. La veille, les experts polonais avaient présenté leurs conclusions dans lesquelles ils considéraient également la propagation de l’algue comme la cause la plus probable de la mort des poissons.