Là où les bus et les trains sont à l’arrêt

Les grèves d’avertissement massives dans les transports publics ont commencé dans la nuit. Les navetteurs et les voyageurs doivent s’attendre à d’importantes restrictions. Ce à quoi il faut faire attention maintenant.

Les navetteurs et les voyageurs doivent s’attendre aujourd’hui à des annulations et des retards de bus et de trains en raison de grèves dans les transports publics locaux de passagers (ÖPNV). Le syndicat ver.di immobilise les transports urbains dans six Länder sur la quasi-totalité du territoire. Le syndicat veut ainsi augmenter la pression dans les négociations collectives pour le service public.

Quand et où fait-on grève ?

Les Länder concernés par les grèves d’avertissement sont la Hesse, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Bade-Wurtemberg, la Saxe, la Basse-Saxe et la Rhénanie-Palatinat, a indiqué ver.di. Dans ces régions, les employés sont soumis à la convention collective des transports urbains du secteur public, car les entreprises de transport sont aux mains des communes, a-t-on précisé. Les points forts de la grève d’avertissement sont la région de la Ruhr et la Rhénanie.

Selon ver.di, certaines villes sont également touchées. A Munich, la grève d’avertissement dure deux jours complets et aujourd’hui déjà, le métro et le tramway n’ont pas été mis en service, de plus, seul un bus sur deux a circulé. Vendredi, ver.di veut étendre la grève d’avertissement dans le transport urbain à d’autres régions et villes : Moyenne-Franconie, Augsbourg, Ratisbonne, Ingolstadt, Bamberg, Landshut et Bayreuth. Le débrayage débutera avec la première équipe du matin vers 3 heures et durera 24 heures.

La circulation risque-t-elle d’être chaotique à Dortmund ?

Les fans de football qui souhaitent assister au match de Bundesliga entre le Borussia Dortmund et le RB Leipzig doivent s’attendre à d’importantes difficultés d’accès et de départ en raison de la grève d’avertissement. L’entreprise de transports en commun de Dortmund DSW21 a annoncé que les liaisons de bus et de tramways seront complètement arrêtées.

L’association sportive Borussia Dortmund (BVB) craint un chaos dans la circulation et recommande aux supporters d’arriver tôt au stade. Un porte-parole de DSW21 a expliqué qu’environ 30.000 des 81.365 spectateurs du stade, qui affiche complet, viennent généralement en transports en commun. En outre, l’entreprise de transport urbain propose normalement un service de navettes, mais celui-ci n’est pas non plus disponible. Les supporters qui viennent en voiture doivent s’attendre à des trajets à pied plus longs ou utiliser d’autres alternatives.

Quelles sont les possibilités offertes aux voyageurs ?

La Deutsche Bahn et d’autres entreprises de transport privées ne sont pas concernées par les grèves d’avertissement. Il peut donc être possible de se rabattre sur les trains de banlieue, les trains régionaux (RB) et les trains express régionaux. D’autres alternatives sont le covoiturage ou l’autopartage, ainsi que les vélos et les scooters électriques. Les frais de taxi ne sont généralement pas remboursés par les entreprises de transport public, sauf dans des cas exceptionnels tels que des événements imprévisibles, tels que des pannes techniques ou des catastrophes naturelles.

Quel est l’enjeu du conflit tarifaire ?

Dans le cadre des négociations pour les quelque 2,5 millions d’employés du secteur public fédéral et communal, le syndicat ver.di et la fédération des fonctionnaires dbb demandent une augmentation de salaire de 10,5 pour cent, et au moins 500 euros de plus par mois, compte tenu de l’inflation, de la crise énergétique et du manque de personnel. Afin d’éviter que les collaborateurs ne quittent le pays, une meilleure rémunération devrait créer des emplois plus attractifs et lutter contre la pénurie de personnel qualifié dans le secteur public, souligne une porte-parole de ver.di auprès de .

La semaine dernière, lors du deuxième tour de négociations, aucun accord n’avait été trouvé. Les syndicats avaient rejeté une offre des employeurs, la jugeant insuffisante. L’offre comprend entre autres une augmentation des salaires de cinq pour cent au total en deux étapes et des paiements uniques d’un montant total de 2500 euros.

Une vague de grèves de longue durée menace-t-elle ?

Si aucun accord n’est trouvé lors de la troisième ronde de négociations tarifaires le 27 mars, le président de ver.di, Frank Werneke, prévoit d’organiser un vote pour une grève régulière dans le conflit tarifaire de la fonction publique. La décision d’organiser ou non une grève reviendrait alors aux membres du syndicat. Cela prolongerait le conflit tarifaire bien au-delà du printemps, a déclaré Werneke à l’agence de presse dpa.

Werneke a rejeté les critiques concernant le montant des revendications de ver.di : « Si cela est mis en œuvre, l’inflation sera tout juste compensée. C’est raisonnable et c’est possible », a-t-il déclaré. D’ici la date des négociations, le syndicat va encore « mettre les bouchées doubles » avec ses actions, a-t-il annoncé. « Nous avons encore beaucoup de choses à faire ».

L’Association de l’économie bavaroise (vbw) critique les grèves d’avertissement annoncées. « Formellement, les grèves sont dirigées contre le partenaire tarifaire et les exploitants des transports en commun, mais dans les faits, elles sont dirigées contre les passagers », a déclaré le directeur général de la vbw, Bertram Brossardt.

Pourquoi une protestation commune avec « Fridays for Future » ?

Les grèves d’avertissement ont lieu parallèlement aux actions de protestation organisées dans toute l’Allemagne par l’organisation « Fridays for Future » pour un changement de cap dans les transports. L’objectif de ces actions de protestation est d’attirer l’attention sur la nécessité d’un tournant dans les transports et de souligner l’importance des moyens de transport écologiques tels que les transports en commun, les vélos et les scooters électriques. « Un tournant dans les transports ne sera pas possible sans investir également dans les salariés », a déclaré Christine Behle, responsable adjointe de ver.di.

Du point de vue des syndicalistes et des militants pour le climat, il est donc logique d’agir ensemble. « Rien qu’en Allemagne, nous descendrons dans la rue dans plus de 200 villes », a annoncé la porte-parole de « Fridays for Future », Lou Töllner. Les plus grands rassemblements sont attendus à Berlin, Hambourg et Cologne.