Le secrétaire d’État américain Blinken a accusé la Chine de planifier des livraisons d’armes à la Russie. Pékin réagit par de vives critiques – et accuse les Etats-Unis de fausses informations.
L’accusation des Etats-Unis pèse lourd : la Chine prévoit de livrer des armes et des munitions à la Russie, déclare le ministre américain des Affaires étrangères Antony Blinken. Il n’a pas donné de détails jusqu’à présent. Pékin réagit désormais : Washington doit cesser de diffuser de « fausses informations », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères à Pékin, Wang Wenbin.
Ruth Kirchner
Studio ARD à Pékin
Ce sont les Etats-Unis qui livrent des armes sur le champ de bataille, et non la Chine, a déclaré Wang. Les Etats-Unis n’ont en outre pas le droit d’imposer des exigences à la Chine. La Chine n’accepte « ni pression ni contrainte » dans ses relations avec la Russie.
Biens civils à double usage
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait auparavant mis en garde la Chine contre les livraisons d’armes à la Russie. Le gouvernement américain dispose d’informations selon lesquelles la Chine envisagerait de soutenir la Russie en lui fournissant des armes et des munitions.
Jusqu’à présent, la Chine n’a ouvertement pas livré de matériel militaire à la Russie pour la guerre en Ukraine. Selon les médias, des entreprises chinoises auraient toutefois vendu des biens dits à double usage, c’est-à-dire des technologies utilisables à la fois dans le domaine civil et militaire. Ainsi, selon un rapport du « Wall Street Journal » publié ce week-end, une entreprise chinoise aurait livré des drones commerciaux à la Russie.
Plan de paix annoncé
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Pékin n’a pas répondu à ces informations. Il a déclaré que la Chine s’engageait pour le dialogue et la paix. Lors de la conférence sur la sécurité à Munich, le plus haut responsable de la politique étrangère chinoise, Wang Yi, avait annoncé un plan de paix pour l’Ukraine – sans toutefois donner de détails.
Les observateurs n’accordent pas beaucoup de chances à cette initiative, car les dirigeants chinois entretiennent des relations étroites avec la Russie. Wang Yi est attendu aujourd’hui à Moscou pour des entretiens.